Recrues des FARDC à Goma ( Nord-Kivu)

Depuis vendredi 4 novembre, au lendemain de l’appel à la mobilisation générale lancé par le président Félix Tshisekedi, des milliers de jeunes Congolais se sont portés volontaires pour s’enrôler dans l’armée et combattre les rebelles du M23 qui gagnent du terrain dans l’est de la République démocratique du Congo.

« Depuis ce matin (samedi), nous sommes au-delà de 800 jeunes garçons et filles qui ont répondu présents à l’appel du chef de l’État », a déclaré samedi à l’AFP le Colonel Ndakala Faustin, directeur chargé du recrutement au sein de l’armée dans la province du Nord-Kivu.

Des jeunes volontaires au recrutement au sein des FARDC, à Goma (Nord-Kivu)

L’officier confirmait une information partagée sur les réseaux sociaux avec des images montrant des centaines des jeunes rassemblés dans un centre de recrutement, en train d’effectuer des exercices physiques.

« C’est une mobilisation générale de la jeunesse du Nord-Kivu (est) », s’est-il félicité, indiquant que dans la partie nord de la province, « 2.018 jeunes » ont rejoint un camp de formation à Beni et « attendent leur enregistrement ».

Le général-major Sylvain Ekenge, porte-parole de l’armée, a affirmé qu’ils sont « plus de 2.000 » candidats : « La nation est en danger (et) a besoin de ses fils et ses filles pour défendre la patrie », a-t-il insisté, tout en indiquant les conditions à remplir : « être âgé de 18 à 25 ans », « disposer d’une bonne moralité, d’une bonne santé physique et mentale » et avoir fait au moins deux ans post-primaire.

Trois décennies de violences

L’est de la RDC est en proie depuis près de trois décennies aux violences de groupes armés, pour beaucoup héritées de guerres qui ont ensanglanté la région dans le sillage du génocide rwandais de 1994. Actuellement, la tension est particulièrement vive entre Kinshasa et Kigali depuis la résurgence fin 2021 du M23, un groupe armé rwandais qui a repris les armes en reprochant à la RDC de ne pas avoir respecté des accords sur la démobilisation de ses combattants.

Affrontements FARDC-M23
Affrontements FARDC-M23 à Rutshuru, Nord-Kivu

Kinshasa accuse Kigali de soutenir cette force négative, ce que le Rwanda conteste en accusant en retour la RDC de collusion avec les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un mouvement rebelle hutu implanté au Congo.

Lire :  Nord-Kivu : « La Lucha ne collabore pas avec des groupes armés », réponse au commandant du secteur Sokola 2 des FARDC

« Le FDLR, c’est un alibi pour le Rwanda », a dit le général Ekenge, en estimant que ce mouvement rebelle ne représente plus un danger pour le pouvoir de Kigali.

« La guerre que nous impose le président Paul Kagame est une guerre purement de survie du Rwanda », car « lorsque l’insécurité s’installe au Nord-Kivu lui, il (Kagame) tire des dividendes avec ses usines » de minerais, a encore dit le général congolais.

Cependant, samedi 5 novembre, les ministres des Affaires étrangères de RDC et du Rwanda sont arrivés à la présidence angolaise pour une nouvelle médiation. Lire aussi: La RDC agressée, le président Félix Tshisekedi appelle à la mobilisation générale

Avec AFP