Ouverture de la COP27 à Charm el-Cheikh, en Egypte

La conférence de l’ONU sur le climat s’est ouverte dimanche 6 novembre à Charm el-Cheikh en Egypte sera fortement dominée par la question financière. En effet, dimanche à l’ouverture du forum, il a été décidé d’inscrire officiellement la question du financement des dégâts causés par les catastrophes climatiques. Ce sujet marquera à n’en point douter, les discours des chefs d’États et de gouvernement, dont une centaine a fait le déplacement, et ceux du Sud sont attendus en force.

La finance occupera plus d’espace que les nouveaux engagements pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, plus que la transformation nécessaire des systèmes agricoles, les transports ou les industries, dans les cœurs des discussions de cette COP africaine, la cinquième depuis 1995.

Le nerf de la guerre

Mais, pari fou (?), au-delà des alliances qui se font et se défont face aux super-puissances comme les États-Unis ou la Chine, le pays hôte, l’Égypte, a promis que les pays du Sud seront entendus lors de ces 27e négociations climatiques.

Cet engagement de l’Egypte risque de n’être qu’un énième vœu pieu, dans la mesure où cette COP27 s’ouvre dans un climat de défiance, qui s’était déjà ouvertement manifesté déjà l’année dernière à Glasgow, en Ecosse.

En effet, l’argent que le Nord a promis au Sud pour l’aider à s’adapter aux impacts du changement climatique n’est jamais tombé dans l’escarcelle. Cette promesse, faite en 2009 à la COP15 de Copenhague, de réunir 100 milliards d’euros par an pour 2020 n’a pas été concrétisée. Ils doivent pourtant être doublés d’ici à 2025 et d’autres objectifs doivent être fixés lors de cette COP. En réaction, une forme de colère de pas mal de pays du Sud, des gouvernements, mais aussi de la société civile gronde, car les pays développés sont ceux qui ont le plus pollué, en faisant leur révolution industrielle. Ils sont aujourd’hui rejoints par la Chine, deuxième émetteur historique derrière les États-Unis.

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Mais, en revanche, ce sont les pays les plus pauvres qui vivent davantage les conséquences les plus dévastatrices de la hausse des températures.

La question de la dette écologique

Aussi les pays riches, qui craignent de devoir payer des sommes astronomiques, se tournent de plus en plus vers des partenariats hybrides public-privé, comme les Partenariats pour une Transition énergétique juste (Jet-P). Après celui pour aider l’Afrique du Sud à sortir du charbon, doté de 8,5 milliards de dollars, d’autres pourraient voir le jour autour du Sénégal, du Vietnam et de l’Indonésie.

Les chefs d’État africains à la tribune

Plusieurs Chefs d’Etat présents en Egypte

Ce lundi matin, un peu plus de 100 chefs d’État et de gouvernement sont attendus à Charm el-Cheikh. Nombre d’entre eux sont Africains. Ils prendront la parole en premier, à partir de 13h30 heure française, pendant trois minutes maximum, dans l’une des deux grandes salles plénières du Centre de convention international de Charm el-Cheikh.

Après le président hôte Abdel Fattah al-Sissi, puis son successeur en 2023 le cheikh Al Nehayan des Émirats arabes unis, se succèderont le Congolais Denis Sassou Nguesso, le Gabonais Ali Bongo Ondimba, le Bissau-Guinéen Umaro Sissoco Embaló, la Tanzanienne Samia Suluhu Hassan, l’Algérien Abdelmadjid Tebboune ou encore le Centrafricain Faustin Archange Touadera. Macky Sall (Sénégal), prendra lui la parole mardi matin. D’autres pays comme la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Mali ou encore l’Angola sont représentés par leurs vice-présidents, la RDC deuxième poumon de la planète, par son Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge.

Le Premier ministre congolais Sama Lukonde et le président William Ruto du Kenya

Pour sa part, Joe Biden, retenu actuellement à Washington par les élections de mi-mandat qui se tiennent mardi, est attendu à Charm el-Cheikh le 11 novembre.

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Comment cette COP peut-elle être une réussite pour l’Afrique ?

Tous plaideront pour une plus grande redistribution financière afin d’aider leurs pays à s’adapter aux aléas du changement climatique. Mais jusqu’à présent, c’est le volet « atténuation des émissions de gaz à effet de serre », priorité des pays riches, qui s’est taillée la part du lion.

L’Afrique, continent le plus vulnérable au changement climatique selon le Giec, espère des engagements sur un mécanisme de financement spécifique pour les « pertes et dommages » car les dégâts déjà subis par le continent réduisent à néant ses efforts de développement en détruisant ses infrastructures, ses terres ou son patrimoine. Le point a été inscrit dimanche à l’agenda des négociations pour la première fois

Le continent souhaite enfin qu’on l’aide à préserver ses forêts, en particulier dans le bassin du Congo devenu le premier poumon de la planète. Un certain nombre d’évènements doivent avoir lieu sur la question des puits de carbone en général (océan, mers, forêts…). La Méditerranée est représentée par un pavillon pour la première fois. Le président français Emmanuel Macron doit saisir l’occasion pour donner des détails sur le One Forest Summit, qui doit se tenir au Gabon en début d’année prochaine. Lire aussi: RDC : scientifiques et experts internationaux à Yangambi pour la Conférence Internationale sur les forêts du bassin du Congo