Plusieurs victimes des affrontements armés du conflit interethnique qui a éclaté en Ituri au début des années 2000, bénéficient depuis environ dix ans des projets de réparation initiés par le Fond au profit des victimes, de la Cour pénale internationale (CPI).
Plusieurs personnes avaient eu des membres amputés et d’autres ont été violées pendant les atrocités des groupes armés au début des années 2000 dans la province de l’Ituri, en République démocratique du Congo (RDC).
Actuellement, grâce aux projets de réparation, bon nombre de victimes sont réinsérées dans la communauté et exercent des activités génératrices de revenus pour la survie de leurs familles.
Quelques-unes ont exprimé, mercredi 2 novembre à Bunia, leur gratitude aux Etats membres de la CPI, représentés par les ambassadeurs des Pays-Bas, du Canada et du Sénégal en mission dans cette ville, au cours d’une journée portes ouvertes organisée par le bureau du Fonds au profit des victimes en Ituri.
Parmi elle, une habitante de Nyakunde qui avait marché sur une mine antipersonnel en 2001. Elle a été amputée de ses deux jambes, dès lors, toutes ses ambitions, notamment, celle de poursuivre ses études et devenir cadre dans la société, ont été anéanties, a-t-elle témoigné sous anonymat.
Orpheline de père et de mère, elle a souffert de solitude, de traumatisme et de rejet. Mais grâce au Fonds au profit des victimes, elle a été acheminée à Bukavu pour des soins et aujourd’hui elle marche avec des prothèses. Ce qui lui a permis de reprendre les études et de décrocher son diplôme d’Etat. Actuellement, elle s’en sort grâce au petit commerce, a-t-elle poursuivi.
Elle plaide « pour la restauration d’une paix durable en Ituri pour éviter qu’elle soit encore victime de la guerre qui continue à détruire la vie des milliers des gens dans l’Est de la RDC ».
En plus de l’Ituri, le Fonds au profit des victimes de la CPI intervient aussi au Nord et Sud-Kivu.
Grâce à lui, plusieurs femmes violées pendant la guerre dans ces trois provinces ont bénéficié des soins et des opérations chirurgicales pour la réparation des fistules.
Certaines ont appris des métiers professionnels ou exercent des activités génératrices de revenus, grâce aux projets financés par le Fonds au Profit des victimes.
Plus de 305 mille enfants ont été éduqués à la culture de la paix depuis 2008 dans ces trois provinces.
Cependant, des milliers d’autres victimes de la guerre ne bénéficient pas d’un accompagnement, faute de moyens financiers. Lire aussi: Ituri : Thomas Lubanga libéré des mains des rebelles CODECO avec trois autres membres de la Task Force