La pénurie des carburants qui plombe actuellement la capitale congolaise Kinshasa, est peut-être plus grave que ce que laisse entendre le discours officiel.
Dans une lettre adressée au ministre des Hydrocarbures Didier Budimbu, les deux responsables de la Société des Entreprises Pétrolières SEP/Congo, informe ce dernier de la situation réelle qui prévaut dans l’approvisionnement du pays en produits pétroliers.
« Nous vous faisons remarquer que la couverture de consommation des stocks marketer Rdc dans notre complexe est respectivement de – 1 jour pour l’essence, 0 jour pour le JetA-1, et de 09 jours pour le gasoil », indique cette lettre signée conjointement par l’Administrateur Directeur général Kouame Kouame Joseph et son adjoint Madebu Bunga Madrandele.
Il y a moins de trois jours, le ministre congolais des Hydrocarbures Didier Budimbu, avait pourtant rassuré l’opinion nationale, en affirmant dans un message décliné en français et en lingala, qu’un navire chargé de Jet A, était en phase de déchargement sur la côte Atlantique, et qu’un autre transportant de l’essence était attendu au plus tard le 14 septembre prochain.
Selon le ministre congolais, la situation de pénurie actuelle s’expliquait par la volonté du Gouvernement de contingenter la consommation journalière de l’essence qui était de 1.100 m3 à une consommation de 600 m3, de manière à faire le pont jusqu’à l’échéance du 14 septembre.
Depuis le week-end dernier, la ville de Kinshasa vit au rythme d’un rationnement drastique des carburants, avec des files d’attente interminables dans les quelques stations-services qui sont encore ravitaillés, rendant la circulation des personnes et des biens encore plus chaotiques.
Une situation similaire dans le secteur de l’aviation, où faute de kérosène, on assiste à une cascade d’annulation des vols, laissant en plan des centaines des passagers dans différentes villes du pays.
A Kinshasa, le discours officiel continue de mettre l’accent sur une situation mondiale de pénurie des carburants due à la crise de l’Ukraine. Une situation qui a amené le Gouvernement congolais à subventionner pour plus d’un tiers le prix à la pompe, par crainte de remous sociaux.
Mais problème : ce même Gouvernement ne paye qu’au lance pierre sa dette auprès des sociétés pétrolières, qui ne peuvent se réapprovisionner qu’au compte-goutte. Lire aussi: Hydrocarbures : hausse des prix des carburants à Kinshasa