Vital Kamerhe et Félix Tshisekedi

460 millions de dollars US après et deux ans d’embastillement, Vital Kamerhe est libre !    L’homme a été lavé de tout soupçon, astiqué, et devenu comme un sou neuf et rendu très propre à la consommation nationale.

Vital Kamerhe a été tour à tour vilipendé publiquement, exposé à la vindicte populaire par la justice congolaise, condamné en première instance à 20 ans de réclusion criminelle, peine ramenée à 13 ans par la même justice, qui a cassé le même verdict en cassation et ramené l’affaire devant la juridiction d’Appel pour « mal jugé », pour enfin constater au final, que l’homme était finalement innocent et n’avait rien volé à l’Etat.

Tout ça pour ça, serait-il tenté de dire. Entretemps, près de 460 millions de dollars US ont disparu sans laisser des traces des caisses de l’Etat, dont 57 millions imputés à l’ancien Directeur de Cabinet du Chef de l’Etat. Mais cela est une autre histoire.

Comme l’a si bien déclaré le Chef de l’Etat, tournons nos regards vers l’avenir. Un avenir qui, tous les signaux l’indiquent pourrait être plus que rose pour le récent bagnard de Makala où il a été pensionnaire pendant deux petites années.

Pour ceux qui peuvent se prévaloir d’une mémoire courte, Vital Kamerhe, « le Pacificateur » selon ses intimes, est co-fondateur de la coalition CACH, né des bons offices du Président kényan Uhuru Kenyata, qui se trouve aujourd’hui à la tête de la RDC. En dépit de son passage à la case-prison, ses lieutenants occupent toujours des postes-clé dans les Institutions, précisément au sein du Gouvernement.

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Bien avant sa relaxation déjà annoncé par certains analystes de la place, une rumeur courait la ville, le donnant comme le futur et probable Premier ministre du Gouvernement, appelé à succéder à Sama Lukonde. Des faits permettent de renforcer cette rumeur persistante. Le Président de la République Félix Tshisekedi, semble politiquement de plus en plus isolé. Sa majorité de l’union sacrée pour la nation fait de bric et de broc des cendres encore fumants du FCC, donne l’impression d’avoir de l’eau dans son moteur, au point de donner des signes d’essoufflement.

Vital Kamerhe dont tout le monde reconnaît l’entregent et un sens inné de pragmatisme, serait en ce moment l’homme idéal pour redonner un peu de couleurs à un régime au bord de la respiration assistée, affirment de nombreux observateurs. En tout cas, au regard de son statut présent et passé, le leader de l’UNC et de Walungu dans le Sud-Kivu, n’est pas homme à se contenter de peu, surtout pas après un séjour de purification de deux ans à Makala.

L’autre paramètre est celui de la nouvelle situation née de la résurgence de la rébellion du M23 à l’est du pays, et dont la dernière conséquence va être l’occupation des trois provinces de l’est par une force régionale de la Communauté des États de l’Afrique de l’Est (EAC).

Une décision avalisée par le Gouvernement congolais, mais que la classe politique congolaise a difficile à avaler, et que l’opinion nationale rejette dans toutes les langues. Dans cette affaire de l’est, le régime de Kinshasa est totalement isolé face à ses partenaires de l’est de l’Afrique de l’Est, qui semblent lui dicter le la.

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Dans ce contexte potentiellement explosif, il faut ajouter les incertitudes qui commencent à se faire jour sur la tenue à terme échue des échéances électorales de 2023. Si ces incertitudes arrivaient à se confirmer, le régime de Kinshasa aura tout bénéfice d’avoir à ses côtés un négociateur confirmé, comme Vital Kamerhe, grand connaisseur s’il en est des personnalités politiques de l’opposition actuelle, avec qui il avait eu à frayer dans un passé pas si lointain que ça.

Lolo Luasu B.

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