Ecogardes de l'ICCN

Le Brigadier en chef Etienne Mutazimiza, 48 ans, un écogarde du Parc national des Virunga a été tué la nuit de samedi à dimanche lors de l’attaque d’un poste de patrouille de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) à Bukima, à l’intérieur même du parc.

Parc national des Virunga
Entrée du Parc national des Virunga, RDC

Les combattants M23 sont soupçonnés, selon les premières informations rapportées par le Directeur général de l’ICCN, Olivier Mushiete, qui dénonce « fermement ces agressions contre des aires protégées ».

« La conservation de la nature se paye en vies humaines alors que son objectif fondamental est de sauver l’humanité ! Nous allons redoubler d’efforts pour neutraliser définitivement les forces négatives et rétablir la paix et la sécurité dans nos toutes aires protégées », a ajouté Olivier Mushiete.

Violente attaque

Entre temps, la direction provinciale (Nord-Kivu) de l’ICCN donne les détails de l’attaque de samedi, et renseigne que l’incident a eu lieu à 20h30. L’attaque visait un poste de patrouille des gardes du Parc à proximité du village de Bukima, dans le secteur de Mikeno, en territoire de Rutshuru:

« L’assaut fut violent. Il fut mené par une centaine d’individus fortement armés. Les auteurs présumés sont les ex-membres du M23 regroupés aux confins des frontières rwandaise et ougandaise qui cherchent à établir des bases sur le territoire du Parc National des Virunga », rapporte l’ICCN.

Combattants du M23

Le bilan d’un mort est confirmé, il s’agit du Brigadier en chef Etienne Mutazimiza, 48 ans. Entré à l’ICCN en 1995, il était parmi les plus expérimenté. Il laisse une épouse et quatre enfants. Ses collègues présents sur le lieu de l’attaque sont sains et saufs, confirme l’ICCN, qui précise que les mêmes hommes s’en étaient pris au poste de patrouille de l’ICCN, il y a une quinzaine de jours.

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Récidivistes

« Ces mêmes individus avaient attaqué un poste de patrouille de l’ICCN et quitté leurs camps en direction des localités de Jomba et Bunagana. L’intervention des FARDC, au prix de plusieurs morts dans leurs rangs, avait mis fin à ces troubles », ajoute l’ICCN.

L’ICCN rappelle que les écogardes n’ont pas un statut militaire et leur action ne relève pas du droit des conflits armés : « Leur mandat est d’assurer la protection du patrimoine naturel congolais qui, dans le cas du Parc National des Virunga, est aussi inscrit au Patrimoine Mondial de l’Humanité de l’UNESCO ».

« L’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature ne ménagera aucun effort pour traduire en justice, dans le respect de la loi, les auteurs de ce nouveau crime de guerre. Dans le respect de son mandat, elle continuera aussi à appuyer les FARDC afin de rétablir l’Autorité de l’État sur l’ensemble du territoire national. Enfin, dans le secteur de Mikeno spécifiquement, elle poursuivra son travail de protection des gorilles de montagne et des autres espèces animales et végétales qui font la beauté de ses paysages ».

Lourd tribut

Pour rappel, au moins 22 écogardes ont été tués depuis 2020 dans le parc national des Virunga qui n’a pas le contrôle d’au moins 12% de son étendue occupés illégalement pour des activités illicites, où plus de 2 000 miliciens sont actifs. Lire aussi: Six éco-gardes tués dans le Parc des Virunga