Voici 21 ans que la ville de Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo a été à moitié détruite par des affrontements entre les armées Rwandaise et Ougandaise.
En effet, cette grande ville congolaise a été la plus meurtrie pendant les 2 guerres du Congo entre le 5 et le 10/6/2000. Selon l’ONU, au cours d’affrontements qui ont opposé ces deux armées étrangères sur le sol de la RDC, pas moins de 6000 obus sont tombés sur la ville. Aujourd’hui encore on peut voir des maisons en ruine, notamment dans les communes de Makiso et Tshopo, des impacts de balles sur les murs.
Mais malheureusement il n’existe aucun lieu de commémoration de ce triste événement, à part un cimetière où sont enterrés certaines victimes et qui est aujourd’hui quasiment à l’abandon.
Le collectif Ukumbusu (souvenir en swahili) décide de se battre pour la survie et organise pour la première fois cette année à Kisangani, une série de conférences et des spectacles pour commémorer la guerre des 6 jours, 21 ans après, et déplore qu’il n’y ait rien qui se fait de manière officielle et organisée :
« Ce qui s’est passé était atroce, inhumain, dégradant. Nous ne voulons pas que cela se répète encore, raison pour laquelle nous sommes obligés de nous souvenir et d’immortaliser pour que ce genre d’événement ne revienne plus jamais ».
21 ans plus tard, les rescapés attendent toujours justice et réparation. L’Ouganda a été condamné par la Cour internationale de justice en 2005, mais le Rwanda n’a jamais été poursuivi, car le pays ne reconnaît pas la compétence de cette cour. Lire aussi: Kisangani : les victimes de la guerre de 6 jours seront indemnisées par le gouvernement