Exploitation minière dans la Tshopo

La province de la Tshopo fait face à une situation préoccupante dans son secteur minier. Selon le ministre provincial des Mines, Thomas César Mesemo wa Mesemo, pas moins de 142 entreprises minières opèrent illégalement sur son territoire.

Ces sociétés, principalement détenues par des investisseurs étrangers, notamment chinois, ont obtenu des permis de recherche mais se livrent à une exploitation illégale en violation du code minier. Elles n’ont ni établi de contacts avec les autorités provinciales ni respecté les procédures requises pour obtenir un récépissé, document indispensable pour engager toute activité minière et entrer en contact avec les communautés locales.

Des conséquences néfastes

Cette situation a de graves conséquences : Perte de revenus pour la province : L’exploitation illégale prive la province de recettes fiscales importantes ; Dégradation de l’environnement : Les activités minières illégales sont souvent synonymes d’une exploitation non durable des ressources naturelles et d’une dégradation de l’environnement.

Exploitation minière illégale à Basoko par le chinois Xiang Jiang Mining dans la Tshopo (ph droits tiers)

Il y a par ailleurs une grande insécurité : La présence de groupes armés et de militaires dans les zones minières attise les tensions et favorise les conflits, mais aussi le non-respect des droits des communautés locales : Les populations locales ne bénéficient pas des retombées de l’exploitation minière et sont souvent confrontées à des problèmes de santé et d’environnement.

Les mesures envisagées

Face à cette situation, les autorités provinciales ont décidé de prendre des mesures fermes comme la suspension des activités minières. En effet, à l’issue d’une mission sur le terrain, l’assemblée provinciale a adopté une résolution suspendant toutes les activités minières sur l’ensemble du territoire provincial.

Mission parlementaire provinciale de la Tshopo sur terrain (ph droits tiers)

Il y a aussi des contrôles renforcés : Un contrôle systématique de toutes les entreprises minières sera effectué dès le mois de janvier, mais également l’application stricte de la législation minière : Les autorités s’engagent à faire appliquer rigoureusement le code minier et à sanctionner les contrevenants.

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Les défis à relever

La régularisation du secteur minier de la Tshopo s’annonce comme un défi de taille. Les autorités provinciales devront faire face à plusieurs obstacles :

La corruption : La corruption est un fléau qui gangrène le secteur minier et complique la lutte contre l’illégalité.

La pression des groupes armés : Les groupes armés tirent profit de l’exploitation illégale des ressources minières et peuvent s’opposer à toute tentative de régulation.

Le manque de moyens : Les autorités provinciales disposent de moyens limités pour mener à bien leurs missions de contrôle et de surveillance.

La lutte contre l’exploitation minière illégale en Tshopo est une priorité absolue. Il est essentiel de mettre en place un cadre juridique et institutionnel solide pour garantir une exploitation durable des ressources minières et un partage équitable des bénéfices. Lire aussi : Tshopo : Suspension des activités minières pour remettre de l’ordre – Infocongo