Béchir Ben Yahmed

Béchir Ben Yahmed, le fondateur de Jeune Afrique s’est éteint ce lundi 3 mai à l’âge de 93 ans à l’hôpital parisien Lariboisière, où il était hospitalisé depuis la fin du mois de mars, des suites d’une contamination au Covid-19.

Né à Djerba le 2 avril 1928, en Tunisie sous protectorat français, Béchir Ben Yahmed, avait été ministre dans le premier gouvernement de la Tunisie indépendante. Mais passionné de journalisme, en 1956, il lançait l’hebdomadaire L’Action puis, en 1960, Afrique Action qui, un an plus tard, allait devenir Jeune Afrique.

Témoin privilégié de tous les soubresauts de l’Afrique et du Moyen-Orient, observateur et éditorialiste engagé, Béchir Ben Yahmed a fréquenté tout au long de sa carrière des personnalités déterminantes pour le continent : le Sénégalais Senghor, l’Ivoirien Houphouët-Boigny, le Marocain Hassan II ou encore les Français Jacques Foccart – dont il a coédité les Mémoires – et François Mitterrand.

Dans les années 1960, il avait côtoyé Che Guevara à Cuba, rencontré à Hanoï, en pleine guerre du Vietnam, Ho Chi Minh, et bien connu l’Égyptien Nasser, le Ghanéen Nkrumah, le Congolais Lumumba et l’Algérien Ben Bella.

À la fin de la décennie 2000, Béchir Ben Yahmed avait passé les rênes du groupe à ses fils, Amir et Marwane, ainsi qu’au directeur de la rédaction, François Soudan.

Avec lui, c’est l’un des derniers grands témoins de l’Afrique des indépendances et de la période postcoloniale qui disparaît.

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