Beni

Les activités socioéconomiques sont restées paralysées toute la journée ce Jeudi 8 avril 2021 dans la ville de Beni (Nord-Kivu).

En effet, depuis le matin Beni ressemblait à une la ville fantôme. Dans plusieurs quartiers commerciaux, les portes des boutiques, magasins, pharmacies, banques sont restées hermétiquement fermées, à la suite de l’appel des groupes de pression à une série de journées ville morte, pour exiger le départ de la Monusco.

Beni, ville morte

Déjà tôt le matin, des barricades étaient placées un peu partout dans la ville pour empêcher la circulation, une situation qui a exigé l’intervention des éléments des forces de l’ordre qui ont dispersés les manifestants rouges de colère.

Cependant plusieurs sources parlent de plusieurs interpellations, parmi lesquelles des personnes porteuses de gris-gris et amulettes.

En réaction à cette situation, le Parlement d’enfants Grand-nord regrette l’utilisation des enfants dans cette manifestation qui ont servi de vecteur « nous sommes en train de condamner l’utilisation et l’exploitation des enfants dans cette manifestation, puisque l’enfant ne connait pas les conséquences réelles de ce qu’on appelle une manifestation qui n’est pas pacifique et s’il y a des conséquences tragiques, c’est l’enfant qui en souffre au premier degré », a rappelé Katya Muhiwa son président.

Ce dernier appelle les manifestants à veiller sur la protection des enfants et leur éducation car leur avenir en dépend et par ricochet l’avenir du pays : « l’éducation est l’arme la plus puissante que nous pouvons utiliser pour sauver le monde. Si nous commençons à enterrer les enfants qui devraient venir en aide à ce pays, nous enterrons le pays lui-même dans le futur, les enfants ont besoin d’une protection spéciale », a-t-il martelé.

Lire :  Insécurité grandissante à Nyiragongo : la Société Civile tire la sonnette d'alarme

De ce fait, cette structure demande aux parents de ne pas déroger au contrôle de leurs enfants.

Il faut rappeler que cette situation faisait suite à l’appel des groupes de pressions et mouvements citoyens qui exigent le départ de la Monusco et le retour de la paix dans la région martyrisée par des tueries des civils depuis plus de sept (7) ans par des combattants ADF.

Entre temps, cinquante-sept (57) personnes ont été interpellées par la police nationale congolaise (PNC), au cours de cette manifestation Anti-Monusco. Ces interpellations ont essentiellement été enregistrées dans le rang des mouvements citoyens et groupes de pression qui sont descendus dans les rues. Quelques manifestants ont été blessés et conduits dans une structure sanitaire pour des soins.

Et à Oicha, toutes les activités socioéconomiques ont également été paralysées comme l’indique le l’administrateur du territoire de Beni Donnât Kibwana « oui les activités n’ont pas eu lieu à Beni territoire, mais la police a imposé l’ordre, ce que nous saluons ».

Cette même situation a été vécue à Butembo, où les activités commerciales et scolaires ont aussi été paralysées, et là aussi, la police a fait face aux manifestants. Lire aussi: Beni : des militants de la Lucha arrêtés lors d’une manifestation anti-Monusco

Azarias Mokonzi/Beni