Félix Tshisekedi

Le Gouvernement des “warriors” n’est pas sorti. C’est l’information du jour, en ce matin du lundi 05 mars, de l’après fête de Pâques. Ni avant-hier samedi, ni hier dimanche, aucune fumée blanche n’est apparue pour annoncer la publication d’un Gouvernement que tous les congolais, d’ici et d’ailleurs, attendaient enfin, après les diverses annonces des muezzins attitrés de l’union sacrée dès vendredi de la semaine dernière.

Il avait été rapporté sur tous les tons, et à travers diverses déclinaisons, que cette fois-ci était la bonne, que le Président de la République avait paraphé la liste définitive des “warriors”, les 47 du départ, des ministres qui devaient enfin conduire le peuple congolais vers les verts pâturages du mieux-être. Mais jusqu’à ce lundi, aucun Gouvernement n’a été aperçu nulle part.

Sama Lukonde et Félix Tshisekedi
Le Premier ministre Sama Lukonde reçu par le Président Félix Tshisekedi

Tout est donc à reprendre, à commencer par des nouvelles nouvelles annonces par les mêmes mwezzins, qui à l’allure où vont les choses, risquent de contracter une extinction de voix. Sauf que cette fois, donc pour la semaine, ils devront inventer autre chose pour convaincre ceux qui sont encore crédules pour avaler leurs couleuvres.

Félix Tshisekedi, principal obstacle à la vision du Chef de l’Etat

Après les FCC, les Alliés, les femmes, et Moïse Katumbi, présentés comme sources de blocage, la liste des “bloqueurs”, n’a fait que s’amenuiser au fil des semaines, au point que bientôt, il ne restera plus que le Chef de l’Etat lui-même, son entourage, et la haute direction de son propre parti l’UDPS, comme possibles boucs-émissaires potentiels des blocages successifs de la sortie des “warriors”.

Sama Lukonde et Moise Katumbi
Le Premier ministre Sama Lukonde et Moise Katumbi

Tout le monde sait désormais que le Premier ministre, Michel Sama Lukonde, n’est ni de près, ni de loin, responsable de ce théâtre de vaudeville qui se déroule autour de lui, réduit qu’il est, les péripéties loufoques de la construction d’un Gouvernement, comme un simple spectateur à qui personne ne demande plus son avis sur l’organisation du jeu.  Tout le monde aussi, a fini par se rendre compte, qu’en fait, si blocage il y a, il est à chercher auprès du Chef de l’Etat lui-même, et peut-être aussi auprès de son propre entourage des copains et coquins qui polluent son propre hinterland.

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Dans le processus de la construction de l’union sacrée, le Président Félix Tshisekedi semble avoir laissé trop de marge des manœuvres à ses lieutenants et à la haute hiérarchie de son parti, dans le démarchage et le recrutement des futurs sociétaires de l’union sacrée. Tous, y compris lui-même, s’étaient escrimés à multiplier des promesses et des engagements de positionnement auprès de leurs interlocuteurs qui se présentaient en grappes, qu’ils en paient désormais le prix, incapables chacun de son côté, d’honorer leurs engagements, faute d’insuffisance des places disponibles.

Leadership en panne…

Certains diront qu’il se pose alors un problème d’autorité et de leadership dans le chef du Président de la République. Parce qu’en pareil cas, un chef, un conducteur d’hommes, disent-ils, aurait tranché dans le tas, au point de briser certaines attentes inopportunes. Mais, comme le dit la sagesse commune, tout le monde n’est pas créé à la même enseigne, et nombreux parmi eux, préfèrent l’indécision, et décident souvent de ne pas décider, quand la situation les dépasse.

Sauf que plus le pays s’enfonce dans l’indécision, plus le nouvel échafaudage construit à coup des promesses et des millions des fonds public, court des risques de fissures et d’effondrement.