Roger Lumbala, ancien chef de guerre arrêté à Paris

Roger Lumbala a été interpellé et placé en détention à Paris en France depuis le 29 décembre  dernier, annonce le média français Le Monde.fr et diverses sources à Kinshasa.

Roger Lumbala, ancien Chef rebelle au sein du Rcd-N en Ituri, serait accusé de complicité de crimes contre l’humanité, notamment de nettoyage ethnique, de massacres de civils précisément ceux des ethnies Nande et Twa.

Roger Lumbala, chef de guerre saluant des casques bleus de l’ONU

Reconverti en homme politique après les rébellions des années 2000, Roger Lumbala évoluait au sein du FCC de l’ancien président Joseph Kabila, jusqu’à son adhésion à l’Union sacrée de l’actuel Chef de l’Etat Félix Tshisekedi.

Selon nos confrères du Monde, l’ancien chef de guerre était traqué depuis plusieurs années par l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité. Il a été incarcéré à la prison de la Santé.

Nouvel an en prison, à 62 ans

« Roger Lumbala a passé le Nouvel An dans une prison française. A 62 ans, cet ancien seigneur de guerre congolais soupçonné par les Nations unies de massacres de civils – mais aussi de viols, de torture, de cannibalisme et de pillages –, a été arrêté en pleine rue à Paris le 29 décembre par l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité (OCLCH).

A l’issue d’une garde à vue de 96 heures, en partie passée dans une chambre sécurisée de l’Hôtel-Dieu en raison d’un état de santé précaire, M. Lumbala a été mis en examen samedi 2 janvier pour « participation à un groupement formé en vue de la préparation de crimes de guerre » et « complicité de crimes de guerre ».

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Les faits reprochés à l’ancien chef de guerre se sont déroulés entre 2000 et 2003 dans les provinces de l’Ituri et du Haut-Uélé, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC). A l’époque, Roger Lumbala est à la tête du Rassemblement congolais pour la démocratie-National (RCD-N), un mouvement rebelle soutenu par l’Ouganda voisin.

La deuxième guerre du Congo (1998-2003), un conflit régional meurtrier, fait rage. Le rebelle, qui règne par la terreur sur une région reculée et difficile d’accès, profite du conflit pour orchestrer l’exploitation des minerais (or et diamants notamment) et les tueries de civils, le braconnage d’éléphants, selon plusieurs témoins congolais et étrangers.

Roger Lumbala porté en triomphe par ses partisans

Pillages, viols, meurtres

« Il était général, avait les armes, l’argent et administrait sa zone avec une sorte de gouvernement et une armée brutale capable de tuer sans raison », se souvient un activiste du Haut-Uélé. D’après un humanitaire occidental, Roger Lumbala s’était montré particulièrement menaçant envers une ONG suisse qui tenait la seule pharmacie opérationnelle de la région. Un établissement qui fut pillé et saccagé par des combattants sous ses ordres, privant ainsi la population de soins. Or, une grande partie des millions de victimes du conflit sont mortes de maladies et de faim.

Les hommes du RCD-N ont également été impliqués dans l’opération Effacer le tableau lancée en octobre 2002 avec des éléments du Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba pour conquérir un territoire contrôlé par un groupe ennemi. Les équipes onusiennes évoquent, dans un rapport de février 2003, « un schéma de pillage, de meurtre et de viol comme tactique de guerre ».

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