Salle de classe vide

Alors que la bataille politique fait rage à Kinshasa pour le contrôle des institutions du pouvoir, et que l’argent de la corruption irrigue toutes les strates politiques et judiciaires du pays au vu et au su d’une population en prise directe avec la précarité, le Congo-Kinshasa avance, presque dans l’indifférence générale, vers une année blanche pour ses millions d’enfants en âge scolaire.

Au commencement de ce drame que tout le monde, y compris la haute hiérarchie de l’Etat semble ignorer, il y avait la fameuse gratuité de l’enseignement, instaurée plus pour des raisons politiques populistes que pour soulager des parents déjà paupérisés.

Une mesure adoptée sans préparation aucune, sans mise en perspective, et sans quantification des moyens, encore moins, sans prévisions chiffrées sur ses conséquences en termes de planification dans la durée.

Au final, un pataquès général, avec des classes surpeuplées, une mécanisation à marche forcée des dizaines de milliers d’enseignants, obligés pour beaucoup à prester dans des écoles, parfois dépourvues de l’essentiel, comme des craies.

A grands pas, la Rdc s’avance vers une année blanche

Depuis la rentrée scolaire en cours, la plupart des enseignants des écoles publiques de Kinshasa, n’ont plus fréquenté les salles des cours, réclamant des améliorations de leurs salaires, promises par le Gouvernement, mais jamais débloquées.

Sur ces entrefaites, est venue s’ajouter à une situation déjà sombre, dame covid-19 dans sa 2ème vague, avec des taux de contamination jamais atteint depuis le début de la pandémie en mars dernier.

Pris de panique, le Gouvernement a chassé des écoles des élèves qui pour beaucoup d’entre eux, n’étudiaient déjà pas, tout en laissant les bars, les terrasses, les boîtes de nuit et les lieux de cultes largement ouverts jusqu’à la tombée de la nuit.

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Tout un trimestre de perdu donc pour les élèves de Kinshasa, et aujourd’hui, l’annonce d’un report sine die de la rentrée scolaire d’après Noël. Et des autorités nationales qui ne disent rien sur la suite de l’histoire, occupées qu’elles sont, à se choisir de nouveaux positionnements politiques.