Assemblée nationale: Bataille du bluff autour de Jeanine Mabunda

Dans une intervention mercredi sur une radio locale à Kinshasa, le député Muhindo Nzangi, a annoncé que la pétition pour la destitution du Bureau de l’Assemblée nationale, avait dépassé le cap de 250 signatures, et qu’elle serait déposée au Bureau de la Chambre basse dans quelques jours.

Apparemment sûr de son fait, Muhindo Nzangi, qui a récemment défrayé la chronique parlementaire pour son interpellation du Ministre d’Etat à la Décentralisation sur le dossier de la Commune rurale de Minembwe, a invité le Chef de l’Etat à profiter de l’opportunité de la prochaine déchéance du Bureau pour « requalifier » la majorité parlementaire, et de désigner un Informateur chargé d’identifier la nouvelle majorité, actuellement détenue par le Fcc.

Dans la matinée du même jour, le député Fcc Didier Manara, président du Groupe parlementaire Pprd à l’hémicycle, avait indiqué pour sa part, que la déclaration de soutien à Jeanine Mabunda et à son Bureau, s’était accrue de 5 nouvelles signatures, passant de 305 signatures lundi, à 310 ce mercredi, ajoutant que d’autres signatures étaient attendues dans les jours qui viennent.

Poker menteur…

Alors, dans une Assemblée nationale qui comprend 500 députés, il devait nécessairement entre les deux élus, l’un ou l’autre qui ne dit pas la vérité.

Dans la crise politique qui sévit entre le Cach du Président Félix Tshisekedi et le Fcc de Joseph Kabila, partenaires de la coalition au pouvoir à Kinshasa, le basculement de la majorité parlementaire, actuellement détenue par le Fcc, est un des objectifs avoués par Félix Tshisekedi.

Et la tête de la Présidente Jeanine Mabunda est devenue un des enjeux majeurs de cette bataille.  Jusque-là, cette dame d’aspect fragile, mais qui s’est révélée d’un caractère en acier trempé, a résisté, voire repoussé à son avantage toutes les chausse-trappes semées sur son chemin, notamment à un procès largement médiatisé devant le Conseil d’Etat, intenté par un autre élu national, que le Fcc soupçonne d’avoir été stipendié.

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“Petit, mais costaud”…

Elue vendredi dernier à la présidence du Forum des parlementaires de la Sadc à la grande désapprobation de son propre Chef de l’Etat, Jeanine Mabunda est désormais une figure africaine d’envergure, qu’il ne serait pas de bon conseil de traîner dans la boue. Dans l’arène politique nationale, elle jouit encore de solides appuis, que ses compétiteurs du moment feraient bien de ne pas négliger. Mieux, dans le groupe qui cherche aujourd’hui sa déchéance, figurent des élus de son propre camp, et dont le Fcc garde par devers lui, des preuves irréfutables de corruption qui pourront être mises sur la place publique, et qui, in fine, pourraient entraîner l’invalidation de l’ensemble du processus.