CENI: « Dans l’ECC et la CENCO, les fonctions sont dévolues aux confessions et non aux individus » (Mgr Eric N’senga)

La direction de communication et presse de l’Église du Christ au Congo (ECC) vient de faire  une mise au point sur ce qui se raconte et se propage sur la toile au sujet de la CENI.

Dans sa communication, le Révérend Eric N’senga, Secrétaire exécutif national de la Commission Justice, Paix et sauvegarde de la création de l’ECC (JPSC) et Porte-parole du président national, a commencé par dénoncer une volonté manifeste de tordre la vérité et soutenir le passage en force d’un candidat.

Il a relevé deux choses liées à l’organisation des confessions. Il a démontré que les fonctions sont dévolues aux confessions (organisation) et non  aux individus.

A l’Église catholique, c’est la CENCO qui préside la Plateforme et non le Cardinal Fridolin Ambongo. Mgr Marcel Utembi, Archevêque de Kisangani, en est le président  et en cas d’empêchement, comme actuellement il est bloqué à Kisangani depuis mars à cause d’État d’urgence sanitaire, son Vice-président, le Cardinal Ambongo assume la présidence au nom de la CENCO. Donc, ce n’est pas l’affaire personnelle du Cardinal.

C’est la même chose pour L’ECC qui assume la Vice-présidence de la Plateforme. Le président national, le Révérend Bokundoa, assume la Vice-présidence et en cas d’empêchement, son Vice-président, Mgr Nyamuke, représente L’ECC dans la Plateforme.

Candidatures proposées par des confessions religieuses

Selon le principe, chaque confession recueille les candidatures par ses organes techniques habilités à la sélection à l’interne en vue de proposer un nom à la Plateforme des confessions religieuses.

Pour L’ECC et la CENCO, ni le Cardinal Ambongo, ni le Président Bokundoa n’interviennent dans le choix des candidats qui passe plutôt par les organes techniques dont la Commission Justice et Paix. De ce fait, chaque confession était sensée  travailler indépendamment dans la présélection.

Pour la CENCO, Cyrille Ebotoko à été choisi. Il est technicien en matière électorale de la commission Justice et Paix. C’est lui qui était à la tête de ma mission d’observation de la CENCO en 2018. Il est le technicien le mieux formé.

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Pour L’ECC,  son candidat était le professeur Eale qui vit à l’extérieur du pays. Il est ambassadeur de l’ECC près  les institutions religieuses au niveau international. Il travaille à la Conférence des églises de toute l’Afrique (CETA) basée à Nairobi au Kenya. Il est par ce fait le délégué de religions près de l’Union Africaine. Il est modérateur et observateur électoral de renommée internationale.

Dans sa communication, le Révérend N’senga précise que leur candidat Eale avait conduit la grande délégation internationale pour assumer la médiation de contentieux des élections de 2011, mission à laquelle le feu Étienne Tshisekedi avait été heureux. C’est en sa qualité de membre d’honneur de la Commission Justice et Paix que son dossier a été traité et soumis aux organes délibérants de l’ECC. C’est une figure moins connue de la scène politique.

La même communication précise que le président national de l’ECC ne décide pas seul, il y a le comité Exécutif National de l’église et le staff de la présidence qui contrôlent.

Déroulement de la séance

Parlant du déroulement de la séance, le Révérend Eric N’senga à expliqué que les Sylvain Lamu, Denis Kadima et Jérôme Bonso, trois candidats proches de L’ECC et de la CENCO ont été éliminés parce qu’au niveau de la plénière, les chefs des confessions religieuses présentaient chacun un seul candidat, malheureusement, ils n’ont pas eu des chefs à les présenter.

Denis Kadima était candidat proposé par Idress Katenga au nom de la Communauté Islamique (COMICO). Malheureusement à la plénière, ce sont les chefs des confessions religieuses qui siègent et non les techniciens.

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N’étant plus Secrétaire général de la COMICO, Idriss Katenga n’a pas qualité d’engager la Communauté Islamique. Présent dans la  salle, le Cheick Abdhalah n’a pas répondu à la question de savoir s’il présentait le candidat Denis Kadima pour la COMICO. Le Cardinal Ambongo est revenu trois sur la question, la réponse était négative.

Pour enlever toute confusion, selon Mgr Eric N’senga, l’ECC et la CENCO n’avaient aucune intention d’imposer leurs candidats. Pour preuve, c’est à chaque étape qu’elles décidaient à retirer leurs candidats pour trouver un consensus.

L’Église du Christ au Congo précise pour les trois candidats en lice, que le Cardinal Ambongo était le premier à demander au nom de la CENCO que le leur soit retiré aux fins de faciliter le consensus, parce que le climat était tendu. Alors qu’à la première sélection, le candidat de la CENCO, Cyrille Ebotoko avait eu 8/8 en termes de cotation.

Malonda et Eale, des griefs de part et d’autre

Pour Ronsard  Malonda, son rôle du Secrétaire exécutif national de l’actuelle CENI et par souci d’aller dans le sens de la volonté du peuple de réformer la CENI, les deux confessions religieuses, ECC et CENCO, sont restées fermes sur l’exigence d’avoir une nouvelle équipe plus crédible et indépendante.

Quant à Eale, du fait d’avoir été candidat la liste de A.R. en 2018, était la thèse soutenue par le bloc de 6, qui n’a aucun fondement en fait et en droit. Et pourtant, la loi organique parle de ceux qui ont assumé des responsabilités au sein des partis et regroupements politiques.

Par souci d’unité et de la cohésion des confessions religieuses, L’ECC était prêt à retirer aussi la candidature du prof Eale. Les deux, Malonda et Eale, ne permettant pas à trouver le consensus, il fallait réprendre le candidat de la CENCO qui n’avait pas des griefs portés sur lui. Mais le bloc de 6 à catégoriquement refusé et c’était le blocage. Les 6 ne voulaient rien admettre des griefs portés sur Malonda, ni être prêts à retirer sa candidature.

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Après plus de 1h30 de discussion, explique Mgr Eric N’senga, le Président du céans, le Cardinal Ambongo Besungu va suspendre la séance pour permettre de souffler et voir sur quelle note reprendre les discussions ultérieurement.

C’est au sortir de la réunion que les 6 se sont retirés au siège de la CIME pour établir leur fameux procès-verbal et en concertation avec le Bureau de l’Assemblée nationale, sont allés le déposer.

Pas de consensus

Pour L’ECC et la CENCO, les travaux devraient se poursuivre car il n’y a pas eu consensus qui est le mode de décision de la Plateforme sur pied de l’article 17.

Certains ont proposé qu’on reprenne les 6 noms, d’autres parlaient de reprendre le tout à zéro et, c’est sur cette note que la réunion s’est terminée.

L’ECC se pose la question de savoir, “comment allions-nous voter au moment où nous n’avions pas été tous d’accord dans l’analyse de fond des candidats ? Comment pourrions-nous soumettre Malonda au vote au moment où c’est lui le candidat qui avait des griefs plus graves que les autres ? Son rôle à  la CENI comme Secrétaire Exécutif National lui donne la qualité du patron de l’administration électorale.

Mgr Eric N’senga demande enfin aux uns et autres de revenir au bon sens.

« Revenons au bon sentiment et construisons le pays sur la base de l’amour et de la vérité », a-t-il conclu.

Gel Boumbe