FCC-CACH : l’escalade sous forme d’exhibition des biceps

Il y a comme un air de fronde, de goutte qui fait déborder le vase, dans les relations entre FCC et CACH, les coalisés au pouvoir en RDC, après la conduite manu militari du Vice-Premier ministre et ministre de la Justice, Célestin Tunda ya Kasende, devant le Procureur général près la Cour de cassation, samedi 27 juin après-midi.

En effet, après la grosse colère du chef de l’Etat en conseil de ministres, à la suite de le découverte de l’acte posé par Tunda ya Kasende, qui s’est permis en cachette de transmettre les avis de du gouvernement, sans l’aval de ce dernier à l’Assemblée nationale, sur les projets de loi Minaku-Sakata, les réactions des cadres du FCC, notamment de Emmanuel Shadari, triomphaliste et menaçant, après le retour du VPM et Ministre de la Justice de la cour de cassation, montrent à suffisance que les choses ont atteint le point de non-retour.

Le gouvernement derrière le VPM Tunda

Et pour couronner le tout, le Premier ministre, chef du gouvernement, prend position en faveur de son ministre et se permet de menacer le chef de l’Etat, la magistrature et les services de sécurité, on a l’impression de revenir 60  ans en arrière, face à Kasavubu et Lumumba.

Pendant que le pays était encore sous le choc de l’interpellation du VPM Tunda, le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba réunissait les Vice-Premiers ministre, les ministres d’Etat autour de lui pour statuer sur la question. A l’issue de cette réunion, un communiqué a été rédigé et lu par le Directeur de la communication et Porte-parole du Premier ministre, Albert Lieke Milay, communiqué dans lequel, on peut lire que le gouvernement Ilunga dénonce une arrestation « brutale et arbitraire » du ministre de la Justice, et évoque une « humiliation », en “violation des règles élémentaires d’un état de droit”, allant plus loin pour affirmer que l’arrestation du ministre de la Justice “ne repose pas sur des faits infractionnels, ne rencontre pas des conditions de la flagrance, du viol des secrets de délibération du conseil des ministres ».

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Albert Lieke, Milay, lisant le communiqué du Gouvernement Ilunkamba sur l’interpellation du VPM Célestin Tunda

Menaces du gouvernement Ilunkamba

Dans la déclaration issue de cette réunion restreinte du gouvernement, le ton est monté sous forme de menaces : « Cet incident grave et sans précédent est de nature à fragiliser la stabilité et le fonctionnement harmonieux des institutions, et à provoquer la démission du gouvernement », mais aussi de rappel à l’ordre lorsqu’il (le gouvernement),  demande au Président de « veiller au bon fonctionnement des institutions, …  d’assurer le respect de l’état de droit, de veiller au respect de toutes les procédures constitutionnelles, légales et réglementaires, notamment, les immunités…ainsi qu’à la sécurité physique des membres du gouvernement, » de  « garantir le respect du secret de délibération du conseil des ministres… ».

En insistant sur le fait qu’ « Aucun membre du gouvernement, ne peut être poursuivi pour des opinions émises lors de délibération du conseil des ministres », le Premier ministre voudrait clairement dire que chacun s’occupe de ses oignons, mais il a aussi demandé au Président Tshisekedi de saisir le Conseil supérieur de la magistrature pour l’ouverture d’une action disciplinaire à charge des magistrats qui ont procédé à l’arrestation « arbitraire » du ministre de la Justice, Tunda ya Kasende, sans oublier d’interpeller les services de sécurité et de police en ce que « leurs agissements doivent se baser sur les stricts respect de la Constitution et des lois de la République ».

Cette prise de position, on ne peut plus claire ne saurait rester sans suite, et la réunion tenue ce dimanche par le PPRD réserve à n’en point douter des décisions graves pour l’avenir de la coalition FCC-CACH…