Il n’a pas fallu longtemps aux députés provinciaux, après la notification du ministre de l’Intérieur autorisant la reprise des activités de Assemblées provinciales, pour en découdre avec les gouverneurs de provinces. A leur actif déjà, deux gouverneurs au tapis, Martin Kabuya du Kasai Central et Louis Marie Wale Lufungula de la Tshopo.
En effet, pour le premier, quarante-huit heures après le dépôt de la motion de censure qui le visait, le gouvernement de Martin Kabuya a été ni plus ni moins renversé par les députés provinciaux, mercredi 24 juin, par 18 voix contre 12, ils ont approuvé la motion de censure, consacrant ainsi la fin de ce gouvernement provincial.
Martin Kabuya avait présenté son programme d’action le 25 mai 2019. Il avait promis de placer son mandat sous le signe du travail et de la paix pour développer le Kasaï-Central.
« Nous devons nous mettre au travail. Je suis le gouverneur de tout le monde », avait-il clamé. Mais, un peu plus d’une année après, il est viré avec son gouvernement par des députés provinciaux qui lui reprochent notamment de n’avoir réalisé aucune action de son programme et de saboter la vision du chef de l’Etat. Plus encore, Martin Kabuya est également accusé d’entretenir des conflits entre les chefs coutumiers.
Pour mémoire, fin 2019, au mois de novembre, le gouverneur lui-même était visé par une motion de défiance. C’est une motion incidentielle soulevée par un député, dénonçant des irrégularités dans la motion de défiance, qui lui avait sauvé la peau, en empêchant les élus provinciaux de se prononcer pour ou contre le maintien du gouverneur. Cette fois, il n’y a pas échappé. Exit donc Martin Kabuya.
Confusion à l’assemblée provinciale de la Tshopo après le vote de la motion de censure contre le gouvernement
Autre Assemblée provinciale en ébullition, celle de la Tshopo. En effet, une confusion a été observée jeudi 25 juin 2020 autour de l’interprétation du vote de la motion de censure contre le gouverneur Walle Lufungula et son équipe. A l’issue du vote des députés provinciaux, Gilbert Bokungu, le président de l’Assemblée provinciale a annoncé dans un premier temps que le gouvernement provincial reste bien en place parce que la motion de censure n’a pas recueilli, selon lui, la majorité des suffrages exprimés.

Quelque temps après le départ du gouverneur du siège de l’Assemblée, Gilbert Bokungu revient sur sa parole devant la presse. Il déclare cette fois que la motion a été votée à la majorité absolue et que le gouvernement est démissionnaire.
Lors du vote 13 députés sur 28 votants ont émis un avis favorable tandis que 10 autres ont rejeté cette proposition. 5 bulletins ont été déclarés nuls. Après quelques hésitations sur la décision à prendre, le Président de l’organe délibérant annonce que le Gouvernement Walle Lufungula reste en place puisque la pétition n’a pas recueilli la majorité absolue soit 15 voix.
Curieusement, après le départ du Gouverneur et sa suite de l’hémicycle, le speaker de l’Assemblée provinciale s’exprime à la presse. Il affirme qu’un expert de l’Assemblée provinciale l’avait induit en erreur. « Les suffrages valablement exprimés ont connu une majorité absolue 13 sur 23 soit 56,6% favorables à la pétition », affirme-t-il. Ce qui le pousse à dire que le Gouvernement Walle Lufungula est démissionnaire, et il va jusqu’à promettre de lui adresser une lettre de confirmation de sa déchéance ce vendredi 26 juin 20.
Et comme on dit : jamais deux sans trois, eh bien, à qui le prochain tour ?