Gédéon Kyungu le récidiviste regagne son maquis

Le chef du groupe Bakata Katanga, Gédéon Kyungu, vient de regagner la brousse avec un groupe de ses disciples. C’est ce qu’il vient de faire savoir au Secrétaire Général de l’Onu à travers une longue lettre lui adressée ce dimanche 29 mars avec comme objet : massacre des indépendantistes Katangais ce vendredi 28 mars 2020.

Le chef rebelle affirme  que des menaces d’arrestation pèsent sur lui, du fait des allégations mensongères des rapports des Ongs. Avant sa retraite dans la brousse, Gédéon Kyungu a signifié qu’il a été provoqué pour être arrêté. On a arrêté son cuisinier, sa garde a été désarmée, sa ration alimentaire coupée.

Mystérieux Gédéon Kyungu

Dans une interview qu’il a accordée à un groupe de journalistes, Gédéon Kyungu affirme n’avoir jamais mangé la viande humaine et que le triangle de la mort  souvent  présenté par les médias nationaux comme internationaux, était constitué essentiellement de la Monusco, des militaires du Mlc, du Rdc Goma sans compter le gouvernement de Kinshasa sous le régime Kabila qui se regardaient comme chien et chat. Tous, se sont fait des millions des rapports sur lui. Il a argumenté que sa seule préoccupation fut de défendre les siens par l’autodéfense contre la Monusco, le Mlc, le Rdc et le gouvernement de Kabila. Il a dit n’avoir jamais été l’ennemi de la République démocratique du Congo, son pays.

Voici la copie de son mémo adressé au secrétaire Général de l’Onu:

Mémo à l’attention du Secrétaire général de l’ONU

Copie pour information :

Au président de l’union africain

Au président de la SADC

Lire :  Bahati Lukwebo en soutien aux FARDC à Goma avant d’aller se faire enrôler à Bukavu

Au Président de l’UE

À tous les ambassadeurs accrédités en RDC

Au responsable du Haut Commissariat de Droits de l’homme

À toutes les ONG nationales et internationales des droits de l’homme

Objet : Massacre des indépendantistes Katangais ce vendredi 28/03/2020

Monsieur le Secrétaire général des Nations unies

C’est avec consternation que je vous écris par la voie des réseaux sociaux, vu que je suis en clandestinité depuis hier matin, clandestinité, par peur d’être la chair à canon des forces de sécurité congolaise.

En effet, je suis le président du mouvement des indépendantistes Katangais, pensée et idéologie qui est synonyme à la condamnation à mort en République démocratique du Congo.

Dans le cadre de nos activités, comme il y a 4 ans, j’ai demandé à mes militants de faire une marche pacifique dans les différentes agglomérations de la province du Katanga (Haut Katanga, Lualaba, Tanganyika et Haut Lomami) pour réclamer pacifiquement l’indépendance de notre province.

Cette marche, pacifique au départ, a rencontré la résistance des forces de sécurité de la RDC, qui ont sans sommation tiré, à bout portant, sur plusieurs de nos militants, tirs ayant provoqué la mort de plusieurs et plusieurs blessés par balles.

Nous reconnaissons pour la bonne tenue de la marche avoir mis deux ou trois éléments armés, pour la discipline de nos militants mais pas pour combattre les forces de sécurité.

Ce massacre a été commis, avec la complicité des autorités tant militaires que civiles sur le plan provincial et national.

Refusant de causer un bain de sang, nous avons ordonné à nos militants de se rendre pacifique. Malheureusement, en violation des normes régissant leurs corporations, les forces de sécurité ont massacré nos militants.

Lire :  30 morts dans les affrontements entre Bakata Katanga et FARDC, Gédéon Kyungu en cavale

De ce fait, nous exigeons non seulement une enquête indépendante des nations unies mais aussi l’ouverture des  poursuites judiciaires contre les autorités citées ci-dessus, c’est-à-dire, celles qui ont ordonné ce massacré.

Vous pouvez vérifier nos propos sur les images et vidéos qui pullulent sur les réseaux sociaux.

Monsieur le Secrétaire Général, être indépendantiste n’est pas un crime, manifester pour obtenir l’indépendance n’est pas un crime, l’autodétermination est un principe sacré dans les textes régissant votre organisation, voilà pourquoi nous attendons obtenir justice non seulement pour ce massacre du 28 mars 2020 mais aussi pour celui qui a eu lieu en 2017.

Monsieur le Secrétaire général, notre mouvement qui n’est pas clandestin mais qui est devenu un parti politique avec un siège et une résidence de son chef connue, ne pouvait être traité comme une rébellion.

Encore une fois, nous dénonçons ce massacre commandité contre des citoyens jouissant, comme la constitution de la République l’a prévu, de libertés politiques mais sur lesquels on a continué à tirer, bien que déjà aux arrêts. En outre, nous dénonçons leur identification basée exclusivement sur leur tribu d’origine et non sur le mobile de leur manifestation.

Espérant que notre requête, trouvera une oreille attentive, veuillez agréer, Monsieur le Secrétaire général, mes salutations distinguées.

Fait à Lubumbashi, le 29/03/2020

Nkambo KYUNGU Gédéon

Jacques Kalokola