Le sénat a respecté à la lettre le rendez-vous fixé pour la rentrée parlementaire ce lundi 16 mars 2020, à 12 heures.
Le président de la chambre haute du parlement, Alexis Thambwe Mwamba, s’est montré plus conciliant que jamais pour la sauvegarde des acquis de l’alternance politique en Rdc intervenue l’année passée entre Félix Tshisekedi et Joseph Kabila, que le monde entier a salué.
A bas les guéguerres
L’ancien ministre de la Justice et Garde des Sceaux a condamné le discours des personnes mal intentionnées qui mettent à mal l’équilibre des institutions :
« Puis-je vous rappeler que l’élégance patriotique et la passation pacifique du pouvoir l’année dernière ont engendré un équilibre certain de fonctionnement des institutions, mais un équilibre qui reste encore fragile et qui risque de s’effondrer à tout moment.
La remise en question de cet équilibre actuel par certains opérateurs politiques retarde sans aucun doute la mise en place d’une politique économique et de développement. Croyez-en mon expérience, si ce type de discours allume un feu, il n’y en a pas beaucoup qui auraient le moyen de l’éteindre. Tout dérapage de la situation politique peut donner lieu à un chaos généralisé probablement souhaité par ceux qui veulent détruire l’équilibre national ».
Alexis Thambwe Mwamba pense que la bonne marche des institutions est capitale et repose sur le respect du principe de séparation du pouvoir, gage et fondement de paix, et invite aussi chaque institution à travailler dans les limites de ses prérogatives, ce qui n’est actuellement pas le cas.
Il appelle ses collègues politiciens et responsables des différents groupes d’opinions au calme et à la sérénité pour le maintien de l’équilibre encore fragile dans notre pays.
Le sénat n’échappe pas au coronavirus
Le président du sénat, Alexis Thambwe Mwamba, demande au professeur Jean-Jacques Muyembe, Directeur Général de l’Inrb et secrétaire technique du comité multisectoriel de la riposte à l’épidémie à la maladie à virus Ebola, de redoubler d’efforts contre le coronavirus par une préparation rigoureuse, comme ce fut le cas avec Ebola:
« Nous avons certes vaincu l’épidémie d’Ebola pour l’instant et rendons hommage au gouvernement et particulièrement au service de santé et aux équipes du docteur Muyembe que je salue. Nous lui demandons encore une préparation rigoureuse sortie de son expérience qui limiterait l’arrivée de ce virus sur notre territoire.
La dangerosité devrait nous pousser à réfléchir sur certaines de nos habitudes comme à titre d’exemple les embrassades et les accolades. Votre bureau a décidé, en sa réunion de ce matin, que nos prochaines rencontres ne se feront que lorsque nous aurons la certitude qu’en nous réunissant, ici, nous ne nous exposons pas“.
Félix et Israël, un rapprochement à risque
Le président du sénat ne voit pas de bon œil le rapprochement entre le chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, et Israël. Il conseille a celui-ci de privilégier le rapport de la Rdc avec ses compères de l’Union africaine(UA) : « Tout en étant une bonne nouvelle de compter l’Etat d’Israël parmi les amis, il convient de travailler beaucoup pour ne pas énerver nos relations et notre solidarité avec l’ensemble de l’Union africaine(UA) qui nous a fait honneur à présider et à ne pas tomber dans les situations de 1964 et de 1973 face à la position de l’organisation de l’Union Africaine envers notre pays.
Comme disait déjà à cette époque le président Habib Bourguiba « dans certaines circonstances, cent pas valent mieux qu’un seul saut ». L’Afrique est notre continent et nous y sommes viscéralement attachés ».
Pour rappel, le chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, a pris part à un culte œcuménique de réaffirmation des liens d’amitié et de fraternité entre les chrétiens de la Rdc et Israel.
Une cérémonie de signature de l’acte qui scelle cette amitié s’est déroulée après cet office religieux en présence d’Albert Guigi, attaché au conservatoire central Israélite de Belgique depuis 1980 et Grand Rabbin de Bruxelles depuis 1987.
Programme avec le Fmi, appel à une attitude de discipline
A l’occasion de l’ouverture de la session de mars à la chambre haute, le président du sénat, Alexis Thambwe Mwamba, interpelle le gouvernement sur la bonne gestion des finances publiques dans le cadre du préprogramme avec le Fmi : « Espérant encore bien que l’équilibre macroéconomique se rétablisse progressivement, je ne doute pas que le gouvernement ait pris ce programme. Il s’agit certes d’une bonne décision mais elle implique une discipline dans la gestion des finances publiques ».
Jacques Kalokola