5è session ordinaire du Synamed dans un contexte de grève

Il se tient depuis ce vendredi 31 décembre 2020, la 5è session ordinaire du conseil national du syndicat national des médecins, SYNAMED, sous le thème: le Synamed face au pluralisme syndical.

En effet,  le secrétaire général du syndicat des médecins le plus influent du Congo, le docteur Mankoy Badjoki, a signifié que les médecins affiliés à ce syndicat venus des 26 provinces vont réfléchir durant deux jours, soit, du vendredi 31 au 01 février 2020, sur l’inféodation des mouvements syndicaux dans le domaine de la santé.

Le pluralisme syndical, un droit constitutionnel

Participantes à la 5 ème session du Synamed

Le secrétaire général du Syndicat national des enseignements des écoles conventionnées catholiques de la RDC, Synecat, et porte parole de la synergie des syndicats des enseignants de la République Démocratique du Congo, Jean Puna a tracé un tableau sombre sur le thème retenu tout en reconnaissant que le pluralisme syndical est reconnu par la constitution en son article 220.

Cependant, ceci devient un problème quand on assiste à la prolifération des syndicats, sa caporalisation dans le but de les affaiblir: « on regarde toujours les syndicats forts et le Synamed est parmi les Syndicats forts. Là où ce pluralisme pose problème c’est lorsque ce pluralisme se transforme en prolifération des syndicats dans le but de les affaiblir. »

Il a reconnu que cette situation est le prototype même de l’homme congolais car dans tous les domaines on assiste à cette prolifération et c’est le cas en politique par l’inféodation des partis politiques comme dans le domaine musical aussi.

Dans son intervention, Jean Puna a insisté sur le sens du concept syndicat qui reste une organisation indépendante et permanente des travailleurs tout en insistant sur les deux qualificatifs, “indépendantes et permanentes” qui constituent son fondement.

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Ainsi, le syndicat vise à défendre les droits consacrés et à promouvoir les intérêts sociaux professionnels. Souvent, ce sont des syndicats inefficaces qui accompagnent les employeurs appelés autrement syndicats malettes, vides, syndicats jaunes qui créent une prolifération.

Participants à la 5ème session du Synamed

Les causes de l’inféodation

Parmi les causes, cet intervenant a retenu la recherche du leadership des  dirigeants syndicaux,  la recherche des intérêts temporels et égoïstes autres que ceux des travailleurs: « Au syndicat, on ne vient pas chercher de l’argent. Dans d’autres cieux, les syndicats créent des sociétés propres pour ne pas être inféodés ».

L’absence de la démocratie syndicale est une autre cause (manque du renouvellement du mandat des dirigeants) et le conflit de leadership au sein du groupe. Il a fait savoir que le synecat compte 500.000 membres aujourd’hui, la plus grande force du pays, et grâce cela le budget de l’enseignement est supérieur à celui de la santé: « le combat de la gratuité nous a donné un budget qui permet aujourd’hui que l’enseignant qui est plus loin puisse avoir quelque chose, celui qui est à Kinshasa a 450.000 CDF, ce n’est pas encore ça l’idéal mais c’est la première fois dans notre histoire que nous voyons un gouvernement qui multiplie le salaire d’un enseignant par deux après Kasavubu.  Donc, il avait 140.000 CDF fois deux il a 240.000CDF. Les conflits du leadership au sein du groupe doit être véritablement  découragés ».

Les conditions d’un syndicat efficace

Pour le professeur Phuna, la constitution et l’adhésion libres des membres, la preuve de compétence et engagement des animateurs, la probité morale des dirigeants, la prise des décisions par les consultations des membres sont les socles d’un syndicat efficace.
Les missions cardinales d’un syndicat responsable: Pour se dire un syndicat responsable il faut: 1) représenter les intérêts et les aspirations des travailleurs, 2) revendiquer l’amélioration et les conditions de vie des travailleurs, 3) défendre les droits des travailleurs, 4). Informer et former, et 5) promouvoir le social: « Si le syndicat maîtrise ces 5 piliers, il évitera la prolifération des syndicats ».

Vers une fédéralisation des syndicats du secteur de la santé

Un deuxième sous-thème a été développé par le Docteur Boloko Fremay, président de la commission de contrôle et vérification au Synamed, ville de Kinshasa.
Ce dernier est allé tout droit au but sur le pluralisme syndical vu par le Synamed.

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En effet, l’intervenant est revenu sur l’aspect historique d’un syndicat tout en s’attardant sur un constat généralisé sur le continent africain en général et le Congo: la faiblesse de l’unité syndicale. Tout en s’attardant sur le travail abattu par son syndicat, Synamed, ce dernier a émis le vœu de voir tous les syndicats du secteur de la santé de créer une fédération. C’est cela la nouvelle vision du syndicat national des médecins, Synamed.

M. Morel de Raw Bank

Cette fédéralisation permettra à tous les syndicats du secteur de parler un même langage devant l’employeur.
Dans l’assistance, l’on a noté la présence du représentant de la ministre de l’Emploi et Prévoyance sociale, le professeur Loseke, du président national de l’ordre des médecins, le docteur Bertier Nsadi et le représentant de Rawbank, le partenaire privilégié de Synamed, monsieur Morel, qui a émis le vœu de continuer de cheminer avec l’un des syndicats les plus influents du pays.
Jacques Kalokola