Inondations à Kinshasa

Des Kinois ont été surpris vendredi par de fortes précipitations qui ont inondé la capitale de fond en comble. Dès la matinée, tous les quartiers et les voies publiques, ont été envahi par les eaux. Les flots ont recouvert les pneus des voitures. Les eaux arrivaient au niveau des hanches pour des piétons. C’était un déluge qui a compliqué le cours de la vie de tout le monde.

Gombe et le centre-ville inondés

Si bien que les quartiers huppés de Kinshasa se sont retrouvés submergés par les flots, les rues sont restées occupées par les torrents, charriant les ordures et les excrétas égouttés des fosses septiques. Somme toute, la vie a été prise de court. Certains n’ont pas pu quitter leur domicile, forcés à se cloîtrer chez-eux.

Aucune commune de la ville-province de Kinshasa n’est épargnée par les inondations liées à de fortes précipitations de vendredi 25 octobre 2019. Des bas-fonds des quartiers périphériques au centre-ville, dans la commune de la Gombe, toutes les rues et toutes les grandes artères ont été rendues impraticables et des quartiers sont restés coupés les uns des autres.

On se croirait à Venise

Les eaux de pluie ont dangereusement occupé tous les espaces praticables par les usagers routiers, forçant les habitants à se retrancher dans des abris plus ou moins sûrs. Depuis 6 heures 30, avant le début des activités scolaires, la pluie a mis à rude épreuve tout le monde. Elèves, enseignants, commerçants, travailleurs, tout commun des mortels qui osait braver dame la pluie a dû subir la rigueur des intempéries.

Lire :  Guerre de six jours à Kisangani : l’Ouganda entame les réparations
Les rues de Kinshasa sous les eaux de pluie

Ceux qui connaissent la Vénétie, une région du sud de l’Italie, n’ont guère hésité à assimiler le paysage qu’a présenté Kinshasa à celui de la ville de Venise. La traversée des chaussées se fait à dos d’homme ou à l’aide des chariots pour 200 francs congolais. Les plus friqués payent le prix d’une moto à 500 FC en vue de continuer la route.

Les ouvrages de drainage en cours de réhabilitation et d’autres qui attendaient un petit coup de travaux de curage ont à nouveau été envahis par des déchets domestiques et industriels. Dans les quartiers accidentés, la même pluie a provoqué des éboulements, notamment à Mont-Ngafula et à Kimbanseke, côté cimetière.

En attendant d’être fixé sur le bilan de la pluie qui est tombée pratiquement toute la journée, d’importants dégâts matériels y ont été enregistrés, si l’on en croit les cris de détresse reçus des habitants desdites communes.

Des dégâts matériels importants et pertes en vies humaines

Pour rappel, la pluie qui s’est abattue dans la nuit du 9 octobre à Kinshasa a causé d’énormes dégâts matériels et quelques victimes y ont été dénombrées.

La police a dressé un bilan de trois morts au quartier Kalunga sur avenue Notre Congo, dans la commune de Selembao. Ces trois personnes ont été tuées dans l’écroulement du mur d’une parcelle. Il s’est agi d’une dame âgée de 28 ans et de deux enfants âgés de 4 et 6 ans.

Après la pluie, la catastrophe

L’après pluie a toujours été catastrophique. La pluie a jeté tous les quartiers dans un état désastreux avec l’aggravation des têtes d’érosion, le débordement des eaux des caniveaux et des rivières et la formation des marres dans des cours des habitations.

Lire :  Un élève poignardé à mort dans une école, Kinshasa en émoi, la ministre de l'Éducation réagit

Certains habitants des quartiers à hauts risques devraient évacuer leurs effets domestiques pour aller camper ailleurs. Beaucoup d’autres maisons risquent de s’effondrer, se plaint un habitant de Mont-Ngafula, bloqué jusque tard dans la soirée au centre-ville par la pluie.

Raymond Befonda