A la tribune de l’ONU, Félix Tshisekedi a plaidé pour la réforme du Conseil de sécurité

Le Président de la République Félix Tshisekedi a préconisé jeudi, du haut de la tribune des Nations Unies, la réforme globale  du Conseil de sécurité et des agences du système des Nations, au cours de la 7ème plénière du débat général de la 74ème  session de l’Assemblée générale de l’ONU à New York, aux Etats-Unis d’Amérique.

« Depuis des décennies, notre organisation commune s’efforce  à s’adapter aux nouvelles réalités du monde en constance mutation afin d’être plus apte à relever durablement les défis du développement dans un monde globalisé. Nous préconisons une réforme globale du système des Nations Unies notamment du Conseil de sécurité  et des agences du système des Nations Unies ».

Le processus de réforme du Conseil de sécurité, a-t-il dit, doit être mené à son terme et prendre en compte la position commune africaine. « Il n’est pas juste en effet, a-t-il poursuivi, que l’Afrique demeure le seul continent  sans représentation permanente au sein du  Conseil de sécurité alors que l’essentiel des enjeux démographiques sociaux et environnementaux de la planète  sont liés à notre continent ». Félix Tshisekedi a ainsi, plaidé pour un Conseil de sécurité juste, plus équitable et représentatif des peuples du monde.

Appel à l’unité et à la solidarité

Cette 74ème session, axée sur le thème : « Dynamiser les efforts multilatéraux pour l’éradication de la pauvreté, l’éducation de qualité, l’action contre le changement climatique et l’inclusion », a dit Félix Tshisekedi, arrive à point nommé en ce moment particulièrement difficile pour le multilatéralisme alors que l’humanité tout entière est engagée dans un élan sans précédent dans le cadre de l’agenda de développement à l’horizon 2030.

« J’affirme du haut de cette Assemblée qu’aucun pays dans le monde ne peut  à lui tout seul faire face à ces défis. L’Unité, la solidarité, la tolérance et la coopération internationale, sont des valeurs essentielles de la Charte de notre organisation universelle. Plus que jamais le développement économique, social et l’épanouissement du peuple de la planète sont des droits fondamentaux et inaliénables.Les inégalités et les sentiments d’exclusion sont à l’origine des principales menaces sur la paix, la stabilité, et le développement“, a déploré Félix Tshisekedi, soulignant qu’ils alimentent les flux migratoires incontrôlés des peuples entiers à la recherche d’un meilleur avenir aussi bien dans les pays du Nord et ceux du Sud,  en accentuant les reflexes xénophobes, la montée en force de populisme, ainsi que la radicalisation de laissé pour compte, les événements tragiques en Afrique du Sud en sont la pure illustration .

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Ces mouvements de frustration populaire qui dans certaines régions  vont jusqu’à nourrir le terrorisme en prenant en otage les débats politiques, empêchent de porter des réponses concertées  aux problèmes  qui nous affectent tous, a dit le Président de la RDC. En tant que dirigeants nous sommes porteurs dans l’obligation d’œuvrer sans ménagement à garantir ces droits ».

Un mandat adapté pour la MONUSCO

Le Président Félix Tshisekedi a affirmé que la RDC a encore besoin de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO), mais que cette  mission ne soit pas pléthorique et qu’elle soit dotée d’un mandat adapté. «  Je note une convergence de vues avec le secrétaire général quant à l’urgente nécessité de réadapter la configuration de la MONUSCO à l’évolution de la situation sur le terrain, en concentrant davantage les efforts sur les capacités d’intervention opérationnelle des forces onusiennes aux côtés des Forces armées de la RDC », a-t-il déclaré. « La RDC a encore besoin de la MONUSCO, mais d’une MONUSCO non pléthorique, bien équipée, forte et dotée d’un mandat adapté à l’image de la brigade d’intervention rapide qui avait jadis mis en déroute le mouvement rebelle du M23 », a-t-il ajouté.

Création d’une coalition régionale pour lutter contre l’insécurité

Le Président Félix Tshisekedi a rappelé qu’à l’est de la RDC,  les forces de sécurité congolaises se battent au quotidien, avec le concours de la MONUSCO, « pour éradiquer les forces négatives qui sèment la mort et la désolation au sein de nos populations ». « Certains de ces mouvements rebelles, notamment les ADF-MTN, opèrent par des actes terroristes conformes à leur appartenance à Daech, ce qui constitue une nouvelle menace tant pour mon pays que pour la sous-région », a-t-il ajouté.

Dans cette perspective, il a rappelé avoir proposé en juillet dernier au 39ème  sommet de la Communauté de développement d’Afrique australe (CDAA), une organisation intergouvernementale réunissant 16 pays de cette région, la création d’une coalition régionale à l’image de la coalition mondiale contre le terrorisme, pour éradiquer le fléau de l’insécurité créé par les groupes armés d’origine interne et externe.

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Satisfecit de la solidarité manifestée par l’ONU et l’UA dans la lutte contre Ebola

S’agissant de l’épidémie d’Ebola dans l’est de la RDC, le Président Félix Tshisekedi a salué la solidarité manifestée par les Nations Unies et l’Union africaine dans la lutte contre cette épidémie.   « Compte tenu de la gravité de la situation, j’ai mis en place une structure coordonnée par le Dr Jean-Jacques Muyembe, qui a découvert le virus Ebola. La nouvelle stratégie de riposte commence à produire des effets, notamment à Goma qui est déjà à l’abri », a déclaré le chef de l’Etat.

Par ailleurs, il a annoncé l’introduction de cinq autres vaccins pour éradiquer définitivement Ebola en RDC« Même si beaucoup a été fait, l’épidémie n’est pas encore éradiquée. La stratégie sera renforcée par l’introduction de cinq nouveaux médicaments approuvés, en plus du vaccin contre la maladie à virus Ebola, qui permettront de se débarrasser complètement de la maladie », a-t-il ajouté.

Soutient au projet de Zone de libre-échange continentale

Félix Tshisekedi  s’est dit convaincu que la RDC devait jouer la carte de l’intégration africaine et que c’est pour cette raison que son gouvernement soutient le projet de Zone de libre-échange continentale. « C’est dans cette vision que la RDC entend accélérer la mise en œuvre d’un programme de développement d’infrastructures à la hauteur de son immense superficie de 2,3 millions de kilomètres carrés, afin de relier le pays d’ouest en est et du nord au sud, de faciliter le transit des biens et des personnes et de libérer le potentiel agricole de nos provinces », a-t-il souligné.

Pour une exploitation réglementée du sous-sol

Concernant son sous-sol, le Président Félix Tshisekedi  a proposé qu’il soit utilisé rationnellement contre un accompagnement à l’industrialisation et à la production de batteries et de composants à plus haute valeur ajoutée.   « Aujourd’hui la République Démocratique du Congo détient environ 70 % des réserves mondiales des métaux stratégiques indispensables pour réaliser la transition énergétique et numérique qui s’impose à l’humanité », a-t-il dit.

« Plutôt que d’utiliser ces réserves naturelles des minerais comme source de rente monopolistique », a-t-il ajouté, « mon pays se propose de s’ouvrir au monde en permettant l’exploitation règlementée de son sous-sol contre un accompagnement  à l’industrialisation et à la production des batteries et des composants à plus haute valeur ajoutée. Le monde a soif de cobalt, de coltan et de lithium. Nous voulons des emplois industriels, de la formation et du développement ».

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Aider le monde à éradiquer la pauvreté

Parlant de sa vision dans la lutte contre la pauvreté, il a  évoqué sa volonté de transformer le potentiel agricole congolais avec ses 80 millions d’hectares de terres arables et 40 millions irrigables, en soutenant que 2 milliards d’individus peuvent être nourris par le potentiel agricole de la RDC. « La RDC peut faire partie de la solution »

Décrispation politique, fermeture des cachots clandestins

« Depuis mon investiture, je m’emploie à consolider cette avancée démocratique en garantissant l’ensemble des droits et des libertés. Personne n’est harcelé pour ses opinions. La RDC ne compte plus des prisonniers de conscience. Nul ne ressent le besoin de migrer pour sauver sa vie ou préserver sa sécurité du fait de ses convictions politiques ou de ses associations particulières », a déclaré Félix Tshisekedi. Plusieurs prisonniers politiques ont recouvré la liberté. Certains exilés politiques avaient également décidé de rentrer au pays.

Gratuité de l’enseignement en RDC

« La gratuité de l’enseignement primaire est effective depuis le début de l’année sur toute l’étendue du territoire national », a-t-il déclaré, le budget du secteur de l’éducation  sera porté de 8 à 20% soit un niveau proche de standards internationaux recommandé par l’UNESCO. Félix Tshisekedi a évoqué d’autres défis majeurs qui s’imposent au pays : « Aujourd’hui, le plus grand défi de la République Démocratique du Congo est celui de la paix, la sécurité et la stabilité »

Progrès dans la parité homme-femme

« S’agissant de la prise en compte du genre, même si nous ne sommes pas encore parvenus à la parité intégrale, je suis heureux de constater les progrès accomplis en RDC en la matière dans tous les secteurs », a-t-il dit. « En faisant passer le taux de participation des femmes de 6 à 18 %, le gouvernement actuel a atteint le niveau le plus élevé de l’histoire de mon pays. Je fais de l’approche genre, l’un de  mes engagements politiques prioritaires » a affirmé le Président Tshisekedi.

Le président Félix Tshisekedi s’exprimait pour la première fois à la tribune des Nations Unies à New York aux USA,  depuis son élévation à la magistrature suprême, le 24 janvier 2019.