Ville morte à Goma

Une incursion d’hommes armés non identifiés a fait quatre morts, mardi à Nyiragongo. Ainsi, l’insécurité revient au galop dans certaines agglomérations de ce territoire. La nuit de mardi 23 juillet 2019, ces hommes en arme ont abattu un jeune garçon dans le village Turunga dans le groupement Munigi.

La victime, du nom de Jean-Marie, a été tuée dans son kiosque de charge de téléphone. Alertés, les éléments de la police  sont intervenus quelques minutes après pendant que les inciviques  tiraient déjà des balles en l’air pour se créer  un passage, se volatilisant dans la nature, après avoir tué trois autres personnes. Les corps des victimes ont été conduits à l’hôpital général de Goma.

L’élue de Nyiragongo choquée

« C’est avec un grand regret que nous apprenons encore que les gens continuent à être tués  en territoire de Beni et Nyiragongo. Nous condamnons avec force ces actes inciviques  et demandons l’implication du gouverneur de province car notre population est devenue victime jour et nuit. Trop c’est trop. Que les services de sécurité travaillent comme il le faut. C’est inconcevable que Beni et  Nyiragongo enregistrent des morts du jour au lendemain. Nous avons le mandat de plaider dans tous les sens pour notre base.  Voilà pourquoi nous n’allons pas croiser les bras, jusqu’à ce que la population respire l’air de la paix. Nous profitons de notre séjour à Kinshasa pour faire parvenir aux autorités les malheurs qui frappent notre base et espérons qu’une solution définitive sera trouvée », a réagi depuis Kinshasa,  l’honorable  Adèle Bazizane élue du territoire de Nyiragongo.

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Circulation routière interrompue dans la matinée

Ce mercredi 24 juillet 2019, la population s’est déversée dans les rues de la ville de Goma pour protester contre ce énième cas d’insécurité. Les manifestants en colère barricadent  différentes artères principales dans les quartiers Majengo, Kasika, Katoyi, Virunga et Murara, une façon de décrier l’insécurité grandissante dans la chefferie de Bukumu.

« Les animaux sont actuellement plus protégés que la population. Nous avons aussi besoin de cette protection. Nous n’allons pas accepter qu’on nous tue chaque jour sans une intervention des autorités compétentes en matière de sécurité », s’est exclamé un manifestant.

Jusqu’à ce mercredi matin, le bilan fait état de quatre personnes tuées, selon la société civile locale. Ce cas d’assassinat intervient une semaine après un autre enregistré à Buhene village Ngangi 1, la nuit du 16 juillet.

Amour-Imani Christian