L’auteur, Gabriel-René Kwambamba Mampeme, est Docteur en Littérature et langues modernes de l’Université de Nabraska, aux Etats-Unis d’Amérique, et professeur des Universités en République Démocratique du Congo.

Mais avant tout, « Gaby », comme l’appellent ses intimes, est ce journaliste formé à l’Isti, et ancienne vedette du petit écran à Télé Kin Malebo, aux côtés de Pascal AMISI, Paul Madidi et autres, encadré par Jean-Pierre Kibambi Shimtwa et Charles Dimandja Wembi.
L’homme est un poète-né, les beaux mots, les rimes et un sens inné de la communication lui collent à la peau.Quoi de plus normal qu’à ses heures perdues, il s’essaie à ce genre qui lui est si familier, la poésie. Cet ouvrage qu’il a publié aux 2ditions les Trois Rivières a été traduit du Français à l’anglais par son ancien professeur à l’’Unversité de Nebraska, l’américain Tom Carr, professeur émérite.
En voici la préface, rédigée par son ami, un autre journaliste de talent, Cyrille Kileba Pok-A-Mes :
Même privés de leurs rimes qui en font
la beauté rythmique, les poèmes ne meurent pas. Loin s’en faut. Le rythme
devient alors virtuel et il échappe à la norme qui lui rend sa liberté
enchaînée. C’est cette réalité que le lecteur découvre dans les sillons et
méandres de ce recueil qui emprunte à la fois à la sensualité, à la réalité et
parfois même à la vulgarité dans ce qu’elle a de populaire. Les mots et le
style qui les enrobe est sensuel et affectif. Il puise dans les profondeurs de
l’être et se refuse souvent de se cacher derrière les figures de style et les
expressions qu’elles génèrent. Il n’y a pas d’attraction modale pour justifier
des sentiments intimes.
J’ai souvent reproché à la poésie de relever de la subjectivité au point de
manquer d’objectivité. Or c’est justement le véritable champ d’observation du
sujet-objet dans une limpidité expressive. L’auteur se dévoile depuis son hobby
de l’art d’Orphée jusque dans ses convictions politico-idéologiques. Il se
trahit même dans ce qu’il a de faible, à savoir son humanisme naturel, parfois
naïf dans un contexte cruel. Ce recueil puise même dans le creuset de l’ordinaire
pour sublimer la vie et lui redonner sens quand bien même elle vient à périr.
C’est le bourgeon de la liberté que veut prendre l’auteur avec le dogme de la
vie, de l’écriture qu’elle canonise a l’aide du numérique… L’ère du virtuel.
Libre et virtuel se côtoient et se repoussent comme l’arbre et son ombre…
Le réel ne tue pas le virtuel. Il l’achève. Il le parachève. Il l’accomplit. Le
virtuel participe à la totalité du réel. Le réel est total, indivisible. A la
fois virtuel, matériel, spirituel, présentiel.
Quand l’auteur passe d’un sujet à l’autre comme on passe de Coq à l’âne, n’y a
la rien qui vous perde le Nord.
Cette balade de la pensée qui nous
emmène tantôt au bord des larmes pour Brigitte, tantôt dans le lointain
Nebraska au contact de la civilisation amérindienne aujourd’hui disparue par
les effets conjugués de la modernité et de la dictature du capital qui va
toujours avec, tantôt dans le petit royaume de deux tribus (deux communautés),
la Belgique, quand il ne nous abandon ne pas dans les rues de Ngaba où nous
cantonne sur le boulevard Kimbuta, cette balade de la pensée donc, est une
prière. Non pas “la prière du dinosaure” à la manière de celle
biblique du pharisien. Le “dinosaure” et le pharisien ne sont pas des
espèces disparues de Notre Temps, à l’ère du virtuel. Fatigués de rester
dans les livres, ils ont fait une entrée fracassante dans la vie réelle parce
qu’ils restent fidèles à leur réputation.
La fidélité n’est pas ce qui manque à
l’auteur quand il pleure sur la tombe d’Arsene Muhau, Serge Kibala et
Antoine Sakasaka. Chateaubriand n’est pas loin de là avec “les funérailles
d’Atala”. Arsène Muhau Serge Kibala, Antoine Saka Saka, Rossy, Carly
Kanynda, Francine Bazolele, comment donc les épines et les roses emplissent de
leur parfum ce recueil qui saigne aussi du cœur et des mains!
Les interdits comme l’inceste qui rode pour ruiner la vie avec “la cousine
caresseuse”, ne sont pas loin et nous rappellent au Beau souvenir de ce
qui se passe chez nous.
N’allez surtout pas vous méprendre quand vous lisez ce recueil. “La
menteuse” est un poème menteur. L’auteur use de la prosopopée pour
dénoncer les méfaits de la nicotine. C’est encore une astuce de cette
sensualité qui ramène les esprits retors au charme du cœur et de la chair. Même
ce disant, pas d’anathème!
Ce recueil est un hymne à l’amour, un hymne à la vie, un hymne à la joie de vivre. Vivre heureux ou vivre triste, vivre libre et plein, partir ou rester, avoir ou ne pas avoir, construire ou détruire, la pensée est un hymne, une ode qu’il faut chanter. C’est désormais l’inévitable solfège, à l’ère du virtuel.