A Kisenso, pendant sept jours consécutifs, du lundi 25 novembre au dimanche 1er décembre, des individus armés et non identifiés ont effectué des visites nocturnes chez plusieurs familles, dérobant des objets de valeur, y compris de l’argent, et agressant sexuellement des femmes et des jeunes filles. Des témoins, outrés, confirment cette vague de criminalité dans un quartier autrefois connu pour sa tranquillité.

Aristote Mawanda, gérant d’un établissement commercial, rapporte que ces individus inciviques sévissent alternativement aux abords du chemin de fer et près de la rivière Ndjili.
« C’est depuis le lundi de la semaine passée que nous nous sommes réveillés et avons entendu des pleurs dans une famille du côté où il y avait des jardins. C’était une famille visitée par des malfrats qui ont cassé la maison, volé des biens et violé des filles. La même histoire s’est répétée le jour suivant vers le chemin de fer, et cela s’est fait de manière successive pendant toute une semaine », a-t-il expliqué.
Dès le coucher du soleil, les habitants vivent la peur au ventre
Les événements ont eu lieu dans le quartier Kabila dans la commune de Kisenso. Chaque soir, la peur s’installe, comme il le raconte. En réponse, les jeunes du quartier ont adopté une stratégie de sifflements et de divers bruits, notamment avec des ustensiles de cuisine, pour signaler l’approche des voyous. Mardi soir, ces derniers ont essayé de forcer l’entrée d’une habitation, en tirant plusieurs coups de feu.

« Hier à partir de 1 heure du matin, ces gens sont allés opérer chez papa Laurent, où il y a eu une incompréhension entre eux. C’est comme ça qu’ils se sont mis à tirer des balles. Le matin, nous avons vu l’un d’eux déjà mort, avec des tournevis, des épingles dans ses poches. C’était en présence du bourgmestre et d’autres autorités », témoigne Mawanda.
Certaines sources prétendent qu’un groupe de jeunes travaille de concert avec des policiers. D’autres accusent une unité appelée « Shikata », qui serait assistée par des jeunes du quartier, parmi lesquels un garçon et une fille ont été arrêtés par la police.
Surpopulation, obscurité et chômage…
Le quartier Kabila, à l’instar des autres quartiers de la commune de Kisenso, est traversé par une route de la paix à peine asphaltée et connaît une surpopulation, en partie due à la stabilité de l’électricité. Cette densité de population engendre de nombreux problèmes. Des jeunes délinquants venant de quartiers plus éloignés s’y rendent pour commettre des vols, des extorsions et parfois même des meurtres.
Les résidents de cette zone appellent les autorités à augmenter la sécurité en intensifiant la présence policière au sein du seul Sous-CIAT du quartier, où les forces de l’ordre semblent se concentrer davantage sur l’arrestation des taxis-motos que sur celle des fauteurs de troubles. Lire aussi : Quelle prise en charge des victimes des Kuluna, au-delà de la réinsertion de ces hors-la-loi à Kanyama Kasese ? – Infocongo