Le lac Tshangalele, autrefois une importante ressource en eau pour la province du Katanga en République démocratique du Congo (RDC), connaît aujourd’hui un assèchement alarmant. Cette situation, aux conséquences multiples et graves, suscite de vives inquiétudes chez les populations locales et les experts.
Ce lac, également connu sous le nom de lac Lufira ou réservoir Mwadingusha, est un lac artificiel situé au sud-est de la République démocratique du Congo, à environ 20 km à l’est de la ville de Likasi dans l’ancienne province du Katanga.
Le lac a été créé par un barrage sur la rivière Lufira près de Mwadingusha en 1926 pour fournir de l’énergie hydroélectrique. Situé à environ 1 100 m d’altitude, il s’étend sur une superficie d’environ 362,5 km² d’eau libre, atteignant une zone inondée maximale de 440 km² pendant les mois les plus humides de février et mars. Malgré sa grande superficie, le lac Tshangalele est peu profond, avec une profondeur moyenne de seulement 2,6 mètres.
Les causes d’un désastre annoncé : les facteurs environnementaux
Ces dernières années, l’accumulation de sédiments dans le lac Tshangalele a été fortement influencée par les activités humaines et le changement climatique. Une analyse de séries chronologiques a montré une corrélation entre l’augmentation des niveaux de sédiments et diverses activités anthropiques, notamment la déforestation, l’expansion agricole et le développement urbain.
Ces activités perturbent le sol et contribuent à accroître l’érosion, ce qui accélère le taux de dépôt de sédiments dans le lac. De plus, le changement climatique a modifié les régimes de précipitations, entraînant des pluies plus fortes et plus fréquentes qui entraînent davantage de sédiments dans le lac.
Cet impact combiné des activités humaines et du changement climatique a conduit à une accumulation accrue de sédiments, ce qui affecte négativement la profondeur et la qualité de l’eau du lac.
Impact du changement climatique
L’un des principaux facteurs environnementaux contribuant à l’assèchement du lac Tshangalele en République démocratique du Congo (RDC) est le changement climatique, qui a entraîné une augmentation des taux d’évaporation et des modifications des régimes de précipitations. La hausse des températures a considérablement augmenté le taux d’évaporation de la surface du lac, provoquant une réduction substantielle des niveaux d’eau.
Les recherches indiquent que les températures moyennes dans diverses régions, y compris les Grands Lacs aux États-Unis, ont montré des augmentations notables au cours des dernières décennies, les projections indiquant des températures futures encore plus élevées.
Ces augmentations de température sont cohérentes avec les observations en RDC, où le changement climatique a entraîné des températures plus élevées, davantage d’événements météorologiques extrêmes et des modifications des régimes de précipitations. L’augmentation de l’évaporation provoquée par ces températures plus élevées a été identifiée comme un facteur critique dans la diminution des niveaux d’eau des lacs, y compris le lac Tshangalele.
De plus, les changements dans les précipitations totales et la variabilité des précipitations en RDC ont exacerbé ce problème, contribuant encore davantage à l’assèchement du lac.
Demandes exponentielles d’énergie hydroélectrique
La demande en énergie hydroélectrique a joué un rôle important dans la dynamique des niveaux d’eau du lac Tshangalele. En effet, le fonctionnement de la centrale hydroélectrique de Mwadingusha, notamment sa consommation d’eau, influence significativement les niveaux d’eau du lac. L’hydroélectricité, qui utilise l’eau stockée dans les barrages pour faire tourner les pales des turbines et produire de l’électricité, est un élément essentiel de la production mondiale d’électricité.
Cependant, l’utilisation intensive de l’eau pour produire de l’énergie hydroélectrique peut contribuer à la fluctuation des niveaux d’eau dans des réservoirs comme le lac Tshangalele. Ces dernières années, la centrale hydroélectrique de Mwadingusha a fait l’objet d’une vaste réhabilitation, notamment le remplacement des turbines et des générateurs, garantissant que toutes les unités soient à nouveau opérationnelles.
Cette rénovation a potentiellement augmenté l’efficacité et la capacité d’utilisation de l’eau pour la production d’électricité, ce qui a eu un impact supplémentaire sur les niveaux d’eau du lac.
De plus, les implications plus larges du changement climatique affectent également l’hydrologie du lac. Les changements dans les tendances climatiques à long terme et les événements météorologiques extrêmes peuvent perturber la disponibilité de l’eau nécessaire à la production d’énergie hydroélectrique, influençant ainsi le bilan hydrique du lac Tshangalele.
Par conséquent, même si la demande en énergie hydroélectrique est cruciale pour les besoins énergétiques régionaux, elle a un impact significatif sur la stabilité et la durabilité des niveaux d’eau du lac Tshangalele.
Pratiques agricoles néfastes
Les activités agricoles dans la région entourant le lac Tshangalele ont influencé de manière significative la consommation d’eau et, par conséquent, les niveaux d’eau du lac. La culture et l’expansion des terres agricoles ont augmenté la demande en eau, entraînant des taux d’extraction d’eau plus élevés du lac et de ses cours d’eau d’alimentation.
Ces pratiques ont non seulement réduit le volume d’eau du lac, mais ont également exacerbé les effets des variations saisonnières. Pendant les mois les plus humides de février et mars, le lac atteint une superficie inondée maximale de 440 km², contre une superficie typique de 362,5 km² ; cependant, la consommation accrue d’eau pour l’agriculture signifie que la capacité du lac à se rétablir pendant ces périodes humides est diminuée.
De plus, la nature peu profonde du lac, avec une profondeur moyenne de seulement 2,6 mètres, le rend particulièrement vulnérable aux fluctuations des apports et des débits d’eau, soulignant encore davantage l’impact de la demande agricole.
Le Lac Tshangalele complètement à sec
Aujourd’hui, le Lac Tshangalele est complètement à sec, la vaste étendue d’eau a laissé la place à un immense espace asséché, où même la végétation semble avoir refusé de s’installer. A perte de vue, le sol est sec, bordé d’épaves de barque en bois, vestiges d’un passé piscicole glorieux.
Il convient de savoir qu’en 1960, la Belgique, pays colonisateur de la RDC, avait légué un projet grandiose d’exploitation piscicole sur le lac Tshangalele, vraiment idéal pour le tilapia. Ce projet devait fournir en poissons non seulement tout le Congo mais également l’Afrique ! En 1965, le projet a été abandonné faute de budget.
Notons par ailleurs que l’un des principaux facteurs environnementaux contribuant à l’assèchement du lac Tshangalele en République démocratique du Congo (RDC) est le changement climatique, qui a entraîné une augmentation des taux d’évaporation et des modifications des régimes de précipitations. La hausse des températures a considérablement augmenté le taux d’évaporation de la surface du lac, provoquant une réduction substantielle des niveaux d’eau.
En effet, l’augmentation de l’évaporation provoquée par ces températures plus élevées a été identifiée comme un facteur critique dans la diminution des niveaux d’eau des lacs, y compris le lac Tshangalele. De plus, les changements dans les précipitations totales et la variabilité des précipitations en RDC ont exacerbé ce problème, contribuant encore davantage à l’assèchement du lac.
Accumulation de sédiments et son impact sur la capacité de stockage du Lac Tshagalele
Un autre facteur aggravant de cette situation est l’accumulation de sédiments, qui a un impact significatif sur la capacité de stockage du lac Tshangalele. De fait, au fil du temps, les sédiments se déposent au fond du lac, réduisant ainsi le volume disponible pour le stockage de l’eau. Ce phénomène n’est pas propre au lac Tshangalele mais est observé dans de nombreux réservoirs à travers le monde. La réduction de la capacité de stockage peut entraîner une diminution des niveaux d’eau, en particulier pendant les saisons sèches, lorsque les apports sont limités et que la demande en eau reste constante ou augmente.
Ces dernières années, l’accumulation de sédiments dans le lac Tshangalele a été fortement influencée par les activités humaines et le changement climatique. Une analyse de séries chronologiques a montré une corrélation entre l’augmentation des niveaux de sédiments et diverses activités anthropiques, notamment la déforestation, l’expansion agricole et le développement urbain.
Les solutions à envisager pour sauver le Lac Tshangalele
Pour inverser cette tendance et préserver cette ressource vitale, il est urgent de mettre en œuvre des actions concrètes, qui comprennent l’amélioration de la gestion des ressources en eau, par la mise en place de politiques de gestion intégrée des ressources en eau, création d’aires protégées, sensibilisation des populations ; le développement de l’agriculture durable : Promotion de pratiques agricoles respectueuses de l’environnement, telles que l’agroécologie et l’irrigation économes en eau.
Il convient également de retenir la diversification des activités économiques, à travers le développement de secteurs d’activité moins consommateurs en eau pour réduire la pression sur les ressources hydriques ; le renforcement de la coopération régionale grâce à une collaboration entre les pays de la région pour une gestion transfrontalière des ressources en eau.
L’assèchement du lac Tshangalele est un signal d’alarme qui nous rappelle l’urgence d’agir pour préserver nos ressources naturelles et assurer un avenir durable pour les générations futures. Lire aussi : Inondations à Mahagi : 7000 victimes, plusieurs abris et cultures détruits – Infocongo
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