Les efforts de médiation de l’Angola pour apaiser les tensions entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda semblent buter sur un nouvel obstacle. Malgré les récentes discussions à Luanda, un profond désaccord persiste entre les deux pays sur la présence militaire rwandaise dans l’est de la RDC.
Le président angolais João Lourenço s’est entretenu par téléphone avec ses homologues Félix Tshisekedi et Paul Kagame afin de faire le point sur la situation et d’impulser de nouvelles pistes de dialogue. Cependant, les divergences de vues sur le retrait des forces rwandaises du sol congolais continuent de miner les discussions.
Lors du Rebranding Africa Forum à Bruxelles, la Première ministre congolaise Judith Suminwa avait annoncé un accord de principe sur un retrait de plus de 4 000 soldats rwandais.
« Nous avons aujourd’hui une stratégie : celle de la montée en puissance de notre armée pour défendre notre territoire, tout en poursuivant un processus diplomatique, car nous voulons la paix », a déclaré Mme Suminwa, ajoutant que ce retrait contribuait à renforcer la sécurité régionale. Une affirmation rapidement démentie par Kigali, qui a qualifié ces propos d’inexacts.
Démenti de Kigali
Olivier J.P. Nduhungirehe, ministre rwandais des Affaires étrangères, a souligné que cet engagement ne figurait dans aucun des comptes rendus officiels des négociations. Olivier J.P. Nduhungirehe, chef de la diplomatie rwandaise, a qualifié les propos de la Première ministre congolaise d’inexacts.
« Avec tout le respect que je dois à S.E. Mme la Première Ministre Judith Suminwa, ses ministres lui ont fourni une information incorrecte. Le Rwanda n’a jamais, à Luanda ou ailleurs, accepté de présenter un plan de retrait pour plus de 4 000 militaires », a-t-il déclaré sur Twitter. Il a précisé que cet engagement ne figurait nulle part dans les comptes rendus des discussions de la cinquième réunion ministérielle tenue à Luanda le 12 octobre 2024.
Douche froide
Cette nouvelle controverse vient ternir les espoirs d’une désescalade rapide de la crise dans l’est de la RDC, où les groupes armés continuent de semer la terreur.
À Kinshasa, la ministre des Affaires étrangères Thérèse Kayikwamba Wagner s’est montrée plus prudente, appelant à la poursuite des négociations tout en soulignant les difficultés persistantes.
L’impasse actuelle met en évidence la complexité de la crise et les enjeux géopolitiques qui la sous-tendent. Les experts s’accordent à dire que la résolution de ce conflit nécessitera des efforts soutenus de la part de la communauté internationale et une volonté politique sans faille des deux parties. Lire aussi : A Luanda, la RDC sacrifie les FDLR contre un « lever des mesures de défense » du Rwanda – Infocongo
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