Le Front Commun pour le Congo (FCC), la plateforme politique de l’ancien président Joseph Kabila, a une nouvelle fois réaffirmé son refus catégorique de participer à un dialogue national avec le pouvoir en place, incarné par Félix Tshisekedi. Cette position a été exprimée lors d’un mémorandum remis au Secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des opérations de maintien de la paix en RDC.
« Le FCC réaffirme son refus à tout dialogue avec le pouvoir en place, étant donné que celui qui l’incarne n’a jamais respecté et ne respecte aucun accord ou engagement qu’il prend (Genève, Nairobi, FCC-CACH, Luanda…). Il n’y a donc aucune garantie qu’un jour il respectera un accord, fut-il issu d’un quelconque dialogue », indique la famille politique de l’ancien président congolais.
Dans ce document, le FCC accuse le régime de Tshisekedi d’être « illégitime » et de ne respecter aucun accord, citant notamment les accords de Genève, Nairobi, FCC-CACH et Luanda. Selon Emmanuel Ramazani Shadari, Secrétaire permanent du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), un tel dialogue ne serait qu’une « diversion » visant à renforcer le pouvoir actuel et à modifier la Constitution :
« Si on nous dit qu’on va dialoguer. On connait la personne. Est-ce que la personne là respecte les engagements. On nous a parlé de Genval est-ce qu’on a respecté les engagements. On nous a parlé de Nairobi est-ce qu’on a respecté des engagements ? Il y avait le partenariat FCC-CACH est-ce qu’on a respecté ça ? »
Les principales raisons invoquées par le FCC pour justifier son refus sont :
Le non-respect des accords précédents : Le FCC souligne que les accords signés avec le pouvoir en place n’ont jamais été respectés, ce qui met en doute la sincérité de toute nouvelle proposition de dialogue, il accuse le régime de Tshisekedi d’être de plus en plus autoritaire et de concentrer tous les pouvoirs entre ses mains.
Par ailleurs, le FCC estime que le dialogue n’est pas la priorité actuelle et que le gouvernement devrait se concentrer sur la résolution de la crise sécuritaire dans l’Est, marquée par les agressions de groupes armés soutenus par le Rwanda.
La famille politique de Joseph Kabila soupçonne le pouvoir de vouloir utiliser le dialogue pour renforcer sa légitimité et modifier la Constitution afin de se maintenir au pouvoir.
Enfin, pour le FCC, la tenue d’un dialogue national dans ces conditions ne ferait qu’offrir une légitimité à un pouvoir qu’il considère comme illégitime et inefficace. Lire aussi : Crise dans l’Est de la RDC : Appel urgent au dialogue politique (Ludivine Dedonder) – Infocongo