Naufrage au pont Kwango

Un nouveau drame s’est produit sur les eaux intérieures de la République démocratique du Congo (RDC). Lundi 16 septembre dernier, une baleinière transportant près de 150 personnes a fait naufrage sur la rivière Kwango, au niveau du pont éponyme. Ce tragique événement a causé la mort d’au moins quatre personnes et fait une quarantaine de disparus.

Un bilan provisoire lourd

Selon les autorités provinciales, les recherches sont toujours en cours pour retrouver les corps des disparus. Les conditions difficiles de navigation et la profondeur de la rivière compliquent grandement les opérations de sauvetage. Le vice-gouverneur de la province du Kwango, Rémy Saki, a souligné l’absence d’un manifeste de passagers, rendant ainsi le décompte exact des victimes particulièrement difficile.

Naufrage sur la rivière Kwango (capture d’écran)

Les causes d’un drame annoncé ?

Ce naufrage, loin d’être un cas isolé, s’inscrit dans une série d’accidents similaires survenant régulièrement sur les cours d’eau congolais. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette récurrence :

Les baleinières, ces embarcations qui sillonnent les cours d’eau congolais, sont souvent surchargées en passagers et en marchandises, rendant ces embarcations instables et plus vulnérables aux accidents. En plus, l’état de vétusté de nombreuses embarcations, souvent surchargées, constitue un facteur de risque important.

Il faut noter aussi que l’absence de réglementation stricte en matière de transport fluvial, ainsi que le non-respect des normes de sécurité existantes, favorisent la survenue d’accidents.

Et dans une région tropicale, il convient de savoir que les fortes pluies et les courants violents peuvent rendre la navigation particulièrement dangereuse.

Et comme dans tous les secteurs de transport en RDC, les moyens de secours sont souvent limités, notamment dans les zones rurales, ce qui complique les opérations de sauvetage.

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Un enjeu de santé publique

Ces naufrages répétés constituent un véritable problème de santé publique. Ils entraînent des pertes en vies humaines considérables et entraînent des conséquences psychologiques importantes pour les familles des victimes. De plus, ces accidents ont un impact économique négatif sur les communautés locales, qui dépendent souvent de ces voies de communication pour leurs activités économiques.

Des mesures urgentes s’imposent

Face à cette situation alarmante, il est urgent de prendre des mesures pour améliorer la sécurité sur les voies navigables intérieures de la RDC. Il est nécessaire de renforcer les contrôles sur les embarcations et de s’assurer qu’elles respectent les normes de sécurité en vigueur. De plus, les équipages des embarcations doivent être formés aux règles de sécurité et aux premiers secours.

Par ailleurs, il est essentiel d’investir dans l’amélioration des infrastructures portuaires et fluviales, et en même temps, les populations riveraines doivent être sensibilisées aux risques liés à la navigation et aux comportements à adopter en cas d’accident.

Ce drame survenu sur la rivière Kwango est un rappel tragique de la nécessité d’agir pour prévenir de nouveaux accidents. Les autorités congolaises doivent prendre leurs responsabilités et mettre en œuvre des mesures concrètes pour améliorer la sécurité sur les voies navigables intérieures. Lire aussi : Naufrage tragique sur la Lukeni : Plus d’une centaine de disparus – Infocongo