La compagnie aérienne nationale congolaise, Congo Airways, se trouve dans une situation critique. Acculée par des difficultés financières et opérationnelles récurrentes, elle a obtenu un sursis de 90 jours de la part de l’Association du transport aérien international (IATA). Cette décision, annoncée le 16 septembre dernier, offre à la compagnie un répit pour tenter de redresser la barre.
Un historique de problèmes
Depuis sa création, Congo Airways a été confrontée à de nombreux défis, notamment liés à un manque de maintenance adéquate de ses appareils, à une gestion financière opaque et à une concurrence accrue sur les lignes intérieures et régionales. La suspension de ses vols en septembre 2023 a mis en évidence la fragilité du modèle économique de la compagnie et a suscité de vives inquiétudes quant à sa pérennité.
Les causes d’un naufrage annoncé
Plusieurs facteurs expliquent la situation délicate de Congo Airways : Une flotte vieillissante. Il faut noter que l’âge moyen de la flotte de Congo Airways est élevé, ce qui entraîne des coûts de maintenance importants et une fiabilité réduite des appareils. Par ailleurs, la compagnie a souffert d’un manque chronique de financement, l’empêchant d’investir dans de nouveaux avions et de moderniser ses infrastructures.

Mais, et parmi les plus importants, une gouvernance contestée. Onse souviendra que des questions ont été régulièrement posées sur la transparence et l’efficacité de la gestion de Congo Airways, alimentant le doute chez les partenaires et les investisseurs.
Mais la compagne a aussi souffert d’une concurrence accrue, car la libéralisation du marché aérien en RDC a entraîné une intensification de la concurrence, mettant sous pression les compagnies aériennes nationales.
Un sursis précaire
Le moratoire accordé par l’IATA offre à Congo Airways une bouffée d’oxygène, mais il ne résout pas les problèmes fondamentaux de la compagnie. Pour espérer survivre, Congo Airways doit mettre en œuvre un plan de restructuration ambitieux, qui inclura notamment :
Une recapitalisation : en effet, la compagnie aura besoin de trouver de nouveaux investisseurs prêts à injecter des capitaux frais pour lui permettre de renouveler sa flotte et d’honorer ses dettes. En plus, Congo Airways devra revoir ses coûts d’exploitation afin de gagner en compétitivité. Il lui faudra aussi un renforcement de la gouvernance, avec une nouvelle équipe dirigeante qui devra être mise en place pour assurer une gestion transparente et efficace de la compagnie.
Enfin, Congo Airways pourrait envisager de diversifier ses activités en proposant de nouveaux services, tels que le fret aérien ou la maintenance aéronautique.
Un enjeu de souveraineté
La survie de Congo Airways est un enjeu de souveraineté pour la RDC. Une compagnie aérienne nationale forte est indispensable pour assurer la connectivité du territoire et promouvoir le développement économique. Cependant, il est essentiel que cette relance se fasse dans des conditions transparentes et durables, afin d’éviter de reproduire les erreurs du passé. Lire aussi : Congo Airways perd son certificat de transporteur aérien : compagnie au sol, avenir incertain – Infocongo