Les détenus de la prison centrale de Makala, impliqués dans la tentative d’évasion de lundi dernier, ont été traduits en justice ce jeudi 5 septembre devant le tribunal militaire de Kinshasa-Ngaliema. Siégeant en chambre foraine au sein même de la prison, le tribunal les a jugés pour les infractions de viol et d’incendie volontaire, commises lors de l’évasion.
Étant déjà détenus et condamnés, ces individus encourent des peines supplémentaires, assorties de circonstances aggravantes, s’ils sont reconnus coupables des nouveaux chefs d’accusation, selon des sources judiciaires.
Parallèlement, un consortium d’ONG des droits de l’homme a appelé le gouvernement à décréter un deuil national en mémoire des victimes de cette tragédie. Les organisations demandent également la démission ou la révocation du ministre de l’Intérieur, du vice-ministre de la Justice et du commandant provincial de la police de Kinshasa, qu’ils accusent de négligence dans la gestion de la sécurité de la prison de Makala. Cette demande a été formulée dans une déclaration publiée ce jeudi à Kinshasa.
Dans le même temps, le directeur de la prison, Joseph Yuku Maliki, officiellement en congé de maladie depuis un mois, est introuvable selon des sources pénitentiaires. Cependant, certaines sources sur les réseaux sociaux le localisent en Belgique.
Rappelons que le bilan provisoire de cette tentative d’évasion est lourd : 129 décès, dont 24 par balles après sommation, ainsi que des cas de bousculade, d’étouffement et de violences sexuelles. Lire aussi : Makala : un enfer carcéral après la mutinerie – Infocongo