Dix anciens rebelles du groupe armé Allied Democratic Forces (ADF) ont été rapatriés en République démocratique du Congo (RDC) mardi, après avoir suivi un programme intensif de déradicalisation en Ouganda. La cérémonie officielle de remise s’est déroulée lundi à Kasindi, dans la province du Nord-Kivu.
Parmi ces ex-rebelles, on compte 4 femmes et 9 hommes, selon des informations recueillies par nos confrères d’ACTUALITÉ.CD auprès de la fondation américaine Bridgeway, responsable de leur rééducation en Ouganda.
« Ces ex-ADF avaient été capturés lors de l’opération Shujaa dans la région de Beni », a déclaré Sekombi Katondolo, responsable de Bridgeway dans la zone.
Au cours des six mois de leur programme de réhabilitation, ces anciens rebelles ont suivi des formations professionnelles en coupe-couture, photographie, fabrication de savon et réparation de motos, comme l’a expliqué Muhindo Muhasa, l’un des bénéficiaires de ce programme.
Ce rapatriement marque la énième collaboration entre la RDC et l’Ouganda dans le processus de démobilisation et de réintégration des rebelles ADF qui sévissent dans l’est du pays. En janvier dernier, une cinquantaine d’autres ex-ADF avaient été rapatriés en RDC, constituant une étape importante dans la lutte contre ce groupe armé.
Vers une déradicalisation et une réintégration durables ?
Le succès à long terme de ces programmes de déradicalisation et de réintégration dépendra de la capacité des autorités congolaises à offrir à ces anciens rebelles des perspectives concrètes et inclusives. Cela implique un accès à l’emploi, à l’éducation et à la protection sociale, ainsi qu’un suivi psychologique et social adéquat pour prévenir toute rechute dans la violence.
La communauté internationale a également un rôle crucial à jouer en soutenant les efforts de la RDC et de l’Ouganda dans ce domaine. Il est essentiel de fournir les ressources nécessaires pour la mise en œuvre effective des programmes de déradicalisation et de réintégration, ainsi que pour le développement socio-économique des zones touchées par le conflit.
Le rapatriement de ces ex-ADF constitue une étape positive dans la lutte contre les groupes armés en RDC, mais il ne s’agit que d’une étape sur la voie d’une paix durable. Un engagement continu et concerté de toutes les parties prenantes est nécessaire pour garantir la réhabilitation et la réintégration réussies de ces anciens rebelles, et pour briser le cycle de violence qui affecte l’est du pays depuis de nombreuses années. Lire aussi : RDC : Une opération conjointe FARDC/UPDF libère 14 otages des griffes des ADF en Ituri – Infocongo