Les combats ont repris tôt ce matin entre les rebelles du M23/RDF et les forces conjointes FARDC-wazalendo sur les collines Kashingamutwe et Ndumba surplombant la cité de Bweremana, en territoire de Masisi (Nord-Kivu).
Selon Flory Musanganya, président de la société civile de Bweremana, ce sont les rebelles du M23/RDF qui ont lancé l’attaque. L’explosion d’une bombe larguée par les rebelles depuis les collines a fait au moins trois morts et quatre blessés dans le quartier Nyamoma à Bweremana.
« Une autre bombe a été larguée ce matin dans le même quartier de Nyamoma et est tombée sur la maison d’un notable local, l’Honorable Murairi. Le bilan provisoire fait état de trois morts, dont un militaire FARDC, une femme et un enfant. Quatre autres personnes ont été blessées par des éclats et se trouvent dans un état critique à l’hôpital de Bobandana à Minova », a déclaré M. Musanganya.

Le responsable de la société civile locale déplore la violation par le M23 de la trêve humanitaire décrétée depuis le vendredi 5 juillet dernier sur toutes les lignes de front dans les territoires de Lubero, Rutshuru, Masisi et Nyiragongo. Cette mesure, prise par Kinshasa et Kigali à la demande des États-Unis, visait notamment à permettre le retour des personnes déplacées dans leurs villages d’origine.
« On ne comprend toujours pas la situation de la trêve qui a été décrétée mais qui est violée par les rebelles du M23. Ce sont ces rebelles qui continuent d’attaquer les positions des FARDC et des wazalendo sur les axes Kashingamutwe et Ndumba. Jusqu’à présent, les combats sont en cours », a ajouté M. Musanganya.
7 morts en deux jours de bombardements
Lundi déjà, quatre personnes avaient été tuées par l’explosion d’un obus à Bweremana. Au total, au moins sept personnes ont été tuées en deux jours dans des explosions. Lire aussi : Guerre contre le M23 : Une bombe explose à Bweremana, mettant fin à la trêve humanitaire – Infocongo
Le gouverneur militaire du Nord-Kivu, le général major Peter Chirimwami, a reçu lundi à Goma les membres des familles endeuillées. Les victimes seront inhumées le 2 août prochain au Genocost, un cimetière aménagé à Kibati, dans le territoire de Nyiragongo, en mémoire des victimes de la guerre d’agression que subit la RDC de la part de son voisin le Rwanda. Dans ce cimetière ont été inhumés en mai dernier les 35 déplacés tués le 3 mai 2024, lors des explosions de bombes larguées par le M23 sur des sites de déplacés à Lac Vert et Mugunga, à l’ouest de Goma.
Cette nouvelle violation de la trêve par le M23 suscite une vive indignation au sein de la population et des autorités congolaises. Les appels à un cessez-le-feu durable et à une solution politique au conflit se font de plus en plus pressants.