Interprète procès coup d'Etat

Cinquante et un prévenus accusés d’avoir participé à la « tentative de coup d’État » du 19 mai 2024 ont comparu vendredi 7 juin 2024 devant le Tribunal militaire de garnison de Kinshasa/Gombe. L’audience, qui s’est tenue à la prison militaire de Ndolo, a été consacrée à l’identification des prévenus et à un premier aperçu des charges retenues contre eux.

Des accusations graves et des faits troublants

Les prévenus sont poursuivis pour des chefs d’accusation lourds, tels que « attentat contre les institutions de la République », « meurtre », « terrorisme » et « détention illégale d’armes et de munitions de guerre ».

L’acte d’accusation retrace les événements de la nuit du 18 au 19 mai 2024, au cours de laquelle les accusés auraient mené des attaques armées visant à déstabiliser les institutions de la République. Ils auraient notamment attaqué la résidence de Vital Kamerhe, alors vice-premier ministre, et commis des actes de violence, dont l’agression de policiers et le vol d’armes de type AK-47.

Selon l’accusation, l’attaque de la résidence de Vital Kamerhe aurait entraîné la mort de plusieurs personnes, dont le nommé Kevin Tamba et les policiers Dodo Lindo et Etshako Warago.

Des actes de terrorisme et une tentative de prise de pouvoir

Les prévenus sont également accusés d’actes de terrorisme, notamment l’utilisation d’armes et de drones pour semer la terreur et troubler l’ordre public. Ils auraient proclamé la prise de pouvoir par un groupe nommé « New-Zaire » et hissé leur drapeau au Palais de la Nation après avoir abattu le drapeau national.

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Des ressortissants américains perdus par des interprètes complètement dépassés

Parmi les prévenus figurent des citoyens américains, tels que Benjamin Zalman Polun et Taylor Christa Thomson, accusés d’avoir piloté les drones utilisés lors des attaques. Marcel Malanga, fils de Christian Malanga, chef présumé de la bande tué pendant l’opération, est également identifié comme l’un des coordonnateurs des opérations.

Marcel Malanga devant la barre (ph droits tiers)

Ne parlant pas français, les sujets américains ont dû être assistés par des interprètes désignés par la Haute cour militaire. Des interprètes complètement dépassé par l’ampleur de la tâche, qui peinaient à comprendre et restituer les questions et réponses en anglais, ce qui va certainement préjudicier les prévenus. On craint à cet égard que le contenu des procès-verbaux ne puissent pas réfléter fidèlement leurs propos.

Un procès sous haute tension

L’audience de ce jour a été suspendue et renvoyée au 14 juin 2024. La prochaine session sera consacrée à la lecture détaillée des accusations et à la présentation des preuves par le ministère public. Le tribunal militaire de garnison de Kinshasa/Gombe devra alors se prononcer sur la culpabilité des accusés et les peines encourues, qui pourraient aller jusqu’à la peine de mort pour certains prévenus.

Ce procès, suivi de près par l’opinion publique et les familles des accusés, s’annonce sous haute tension. Il pourrait entraîner des répercussions majeures sur la stabilité politique du pays. Le tribunal militaire de garnison de Kinshasa/Gombe est attendu pour rendre justice dans cette affaire complexe et jeter la lumière sur les événements du 19 mai 2024. Lire aussi : Ouverture du procès de l’affaire « tentative de coup d’Etat » du 19 mai 2024 à Kinshasa – Infocongo