Tortionnaires de prisonniers à Kipushi

Les détenus auteurs de maltraitance envers d’autres détenus de la prison Boma de Kipushi, dans la Haut-Katanga, ont été condamnés à 10 ans de prison ferme, pour tortures infligées à 8 victimes. Le jugement a été rendu jeudi 18 avril par le Tribunal de grand instance, garnison de Kipushi, siégeant en matière de flagrance, au sein même de la prison.

En effet, mercredi 17 avril dernier, des détenus de la prison de Boma, située à Kipushi à une trentaine de kilomètres de Lubumbashi (Haut-Katanga), ont été déférés au parquet. Ils sont jugés en procédure de flagrance pour des actes de torture et de dégradation envers d’autres détenus.

Ces actes, filmés et diffusés sur les réseaux sociaux, ont eu lieu le samedi 13 avril dans une cellule de la prison. Les images montrent des détenus déshabillés en train d’être fouettés par leurs codétenus.

Les autorités politico-administratives, judiciaires et les organisations de défense des droits de l’homme ont vivement réagi face à ces actes inhumains. Le directeur de la prison, accusé de ne pas avoir mentionné ces incidents dans son rapport journalier, a été suspendu par le chef de division provinciale de la justice.

Joseph Kongolo, coordonnateur provincial de la Commission nationale des droits de l’homme du Haut-Katanga, estime que les auteurs de ces actes doivent être sanctionnés conformément à la loi.

Comment éviter de tels incidents à l’avenir ?

Ces incidents regrettables peuvent pourtant être évités, car il existe des mesures préventives essentielles pour cela.

En effet, il est crucial de sensibiliser les gardiens de prison et le personnel sur les droits fondamentaux des détenus, ainsi que sur les conséquences de la maltraitance. Une formation régulière sur les protocoles de traitement des détenus et les normes de comportement est essentielle.

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Il faut pour cela mettre en place un système de surveillance efficace dans les prisons pour détecter rapidement tout comportement abusif. Les gardiens devraient être tenus responsables de leurs actions et de celles de leurs collègues.

Responsabilité des autorités carcérales

Par ailleurs, les autorités compétentes devraient effectuer des inspections régulières des prisons pour évaluer les conditions de détention, la sécurité et le traitement des détenus. Cela permettra de détecter les problèmes potentiels et d’y remédier rapidement.

En plus, il convient d’établir un canal de plaintes confidentiel pour les détenus. Ils devraient pouvoir signaler tout abus ou mauvais traitement sans crainte de représailles. Les gardiens devraient recevoir une formation en gestion des conflits pour résoudre les différends entre détenus de manière pacifique et respectueuse.

Les institutions carcérales doivent promouvoir une culture du respect et de la dignité au sein des prisons. Les détenus doivent être traités avec humanité, indépendamment de leurs crimes présumés.

Enfin il faut informer les détenus et leurs familles des droits et des procédures en place. La communication transparente contribue à renforcer la confiance et à réduire les incidents de maltraitance.

En mettant en œuvre ces mesures, il est possible d’espérer créer un environnement carcéral plus sûr et plus respectueux des droits de l’homme. Lire aussi : Nord-Kivu : les prisonniers meurent de faim à la prison de Beni-Kangbayi – Infocongo