Perroquets gris du Congo en cage

L’autorisation accordée par le gouverneur intérimaire du Maniema, Alfani Idrissa Mangala, d’exporter 400 perroquets gris a déclenché une vague de protestations et d’indignation au sein de la société civile du Maniema. La décision, assortie d’un moratoire de 45 jours, est vivement contestée et qualifiée de « violation flagrante » de la Convention internationale sur le commerce des espèces menacées d’extinction (CITES), à laquelle la RDC est signataire.

Me Stéphane Kamundala, président de la SOCIMA (Société civile du Maniema), s’est insurgé contre cette mesure, la jugeant contraire à l’éthique et dangereuse pour la survie des perroquets gris. Il a dénoncé l’opacité qui entoure cette décision et soupçonné des « opérations frauduleuses » derrière l’autorisation d’exportation.

Le trafic illicite des perroquets gris est une menace pour cette espèce

Exposition et vente des perroquets gris dans une rue de Kinshasa/RDC (Photo Infocongo.org)

La SOCIMA redoute un impact désastreux sur la conservation de cette espèce protégée, craignant une possible extermination des perroquets gris dans la région. La présence d’oisillons et de perroquets verts parmi les spécimens destinés à l’exportation aggrave encore les inquiétudes, soulignant une menace plus large pour la biodiversité locale.

Ainsi, face à cette situation alarmante, la société civile exige du gouverneur Mangala l’annulation pure et simple de son autorisation. D’où, elle interpelle également le gouvernement central, en particulier la ministre de l’Environnement, à prendre des mesures urgentes pour protéger les perroquets du Maniema.

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Me Kamundala n’a pas mâché ses mots, qualifiant le gouverneur Mangala d’« ennemi de la faune sauvage congolaise » et l’accusant de complicité dans l’exploitation et l’exportation illégales d’espèces rares à des fins personnelles. Il a appelé à une mobilisation générale pour sauver la biodiversité du Maniema et empêcher l’extinction des perroquets gris, un trésor naturel précieux et menacé.

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La SOCIMA lance un appel pressant au gouvernement central et à la ministre de l’Environnement pour qu’ils reconnaissent la gravité de la situation et prennent des actions concrètes pour protéger ces perroquets en danger imminent. La survie de ces oiseaux emblématiques et de la biodiversité du Maniema en dépend.

Le perroquet gris du Congo

Le perroquet gris est une grande ressource naturelle et économique non négligeable. La République démocratique du Congo (RDC), étant au cœur des forêts du bassin du Congo avec plus de 62 %, constitue l’une des plus grandes habitations des populations de cette espèce de faune protégée, pour le continent africain 1. Voici quelques informations spécifiques à la RDC :

Perroquet gris du Congo (Jaco ou Tshaku en lingala et autres langues de la RDC)

Espèces de Perroquets Gris en RDC :

Le perroquet gris d’Afrique du Congo, connu scientifiquement sous le nom de Psittacus erithacus erithacus, est la plus grande des deux espèces de gris d’Afrique. Ces perroquets sont connus pour leur plumage gris saisissant, leurs plumes de queue rouge vif et leur bec noir.

Malheureusement, la gestion durable de ces perroquets gris pose des problèmes en RDC. La CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction) a recommandé à tous les pays membres de suspendre le commerce des spécimens de perroquets gris en provenance de la RDC.

En effet, le secrétariat de la CITES a exigé que la RDC lance une étude de terrain scientifiquement fondée pour évaluer la situation des populations de l’espèce dans le pays. Il faut savoir que la RDC joue un rôle crucial dans la préservation de cette espèce emblématique, et il est essentiel de mettre en place des mesures de conservation pour protéger les perroquets gris dans leur habitat naturel.

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Quelles sont les menaces pour le perroquet gris en RDC ?

Les perroquets gris en République démocratique du Congo (RDC) font face à plusieurs menaces qui mettent en péril leur survie. Voici quelques-unes des principales menaces :

Trafic Illicite :

Malgré l’interdiction, le trafic illégal de perroquets gris persiste en RDC. Des individus capturent ces oiseaux pour les vendre sur le marché noir, ce qui réduit considérablement leurs populations.

Dépassement des Quotas d’Exportation :

La RDC a été inscrite sur la liste noire des pays ayant dépassé le quota d’exportation de perroquets gris imposé par la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction). Pendant les dernières années, la RDC a exporté plus que le quota autorisé.

Perte d’Habitat :

La déforestation et la dégradation des forêts dans le bassin du Congo réduisent l’habitat naturel des perroquets gris. La destruction des arbres où ils nichent et se nourrissent menace leur survie.

Manque de Mesures de Conservation :

La gestion durable de ces oiseaux pose des problèmes en RDC. Les mesures de conservation, telles que la protection des zones forestières et la sensibilisation du public, sont essentielles pour préserver les perroquets gris.

En somme, il est crucial de mettre en place des actions concrètes pour protéger ces magnifiques oiseaux et préserver leur rôle écologique dans les écosystèmes forestiers de la RDC.