Cacao du Congo

L’industrie agricole congolaise est confrontée à une crise majeure. En effet, l’Union européenne (UE) a décidé d’exclure le café et le cacao congolais de son marché à partir de janvier 2025, en raison de leur non-conformité aux normes environnementales et sociales. Cette décision a de lourdes conséquences économiques et sociales pour la République démocratique du Congo.

Des certifications remises en cause

La perte des certifications « Bio » et « Fairtrade » est au cœur de cette crise. Les difficultés rencontrées par les organismes de certification pour déployer leurs enquêteurs sur le terrain, en raison de l’insécurité dans certaines régions, ont joué un rôle déterminant dans cette décision. De plus, la réglementation européenne « zéro déforestation » a mis en évidence les pratiques non durables de certains producteurs congolais.

Cacao produit en RDC
Cacao produit en RDC

Un coup dur pour l’économie congolaise

Les conséquences de cette exclusion sont multiples : il y a la perte de revenus pour les agriculteurs : Des milliers de petits producteurs vont voir leurs revenus chuter, voire disparaître.

Il y a aussi la destruction d’emplois, car le secteur agricole, qui emploie une grande partie de la population, risque de connaître une forte baisse d’activité, mais aussi un impact sur les devises étrangères. Il convient de savoir que les exportations de café et de cacao vers l’UE constituant une source importante de devises, leur arrêt va fragiliser l’économie nationale.

Récolte du café au Nord-Kivu (ph droits tiers)

À la recherche de nouveaux marchés

Face à cette situation, la RDC cherche à diversifier ses débouchés. Les États-Unis et la Chine, de grands consommateurs de café et de cacao, sont présentés comme des alternatives potentielles. Cependant, ces marchés sont très compétitifs et exigent des normes de qualité élevées. Lire aussi : RDC : Le café « Petit Kwilu » de Lukula s’exporte vers Dubaï, ouvrant la porte aux marchés internationaux – Infocongo

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Un délai pour agir

Le ministre du Commerce extérieur a annoncé un rapport d’évaluation au 30 décembre 2025. Ce délai offre une fenêtre d’opportunité pour que la RDC mette en œuvre les mesures nécessaires pour répondre aux exigences européennes et retrouver l’accès au marché européen.

Les défis à relever

En effet, pour relever ce défi, la RDC doit : Renforcer le contrôle de la qualité par la mise en place des systèmes de certification rigoureux pour garantir la conformité des produits aux normes internationales,

Lutter contre la déforestation en adoptant des pratiques agricoles durables et respectueuses de l’environnement, soutenir les petits producteurs en mettant en place des programmes d’accompagnement pour aider les agriculteurs à améliorer leurs pratiques et à accéder aux marchés, diversifier les exportations en explorant de nouveaux marchés et développer d’autres filières agricoles.

Cette crise offre une opportunité à la RDC de réformer son secteur agricole et de le rendre plus compétitif et durable. Cependant, le temps presse et les enjeux sont importants.