Instructeurs américains de l'armée rwandaise

Les États-Unis ont décidé de suspendre leur aide militaire au Rwanda. Cette décision a été prise en raison du soutien présumé du Rwanda à un soulèvement armé dans la République Démocratique du Congo (RDC) voisine (à travers le mouvement du 23 mars, M23). Les fonds, d’un montant de 200.000 dollars (164.000 euros), étaient destinés à financer une académie militaire rwandaise pour des officiers non gradés. Ils vont désormais être réaffectés sur un autre pays.

C’est un revers et un véritable coup dur que vient de subir le Rwanda et son président, Paul Kagame. En effet, le gouvernement des États-Unis est gravement préoccupé par les preuves selon lesquelles le Rwanda est impliqué dans la fourniture d’un soutien aux rebelles congolais, dont le M23.

Paul Kagame président du Rwanda
Paul Kagame président du Rwanda

Selon les experts des Nations unies chargés de la RDC, le M23 a intensifié ses recrutements en juillet 2022, ciblant les territoires de Rutshuru, Masisi, Walikale et Lubero. Les enquêteurs ont également signalé l’arrivée de jeunes combattants en provenance de l’Ouganda et du Rwanda. Les recrues étaient souvent attirées par de fausses promesses d’emploi. Certains combattants du M23 ont confirmé que le colonel Kanyamibwa supervisait des entraînements militaires à Tshanzu et à Runyoni, selon le rapport examiné en décembre dernier au Conseil de sécurité des Nations unies.

La décision des États-Unis repose sur la “Child Soldiers Prevention Act de 2008“, une loi visant à empêcher l’utilisation d’enfants soldats. Cette loi autorise les États-Unis à imposer des restrictions aux pays qui recrutent des enfants soldats, notamment en limitant l’assistance militaire et d’autres formes de soutien. Le Rwanda avait déjà figuré sur cette liste en 2013, 2014 et 2016 pour son soutien présumé à des groupes armés, dont le M23, impliqués dans le recrutement d’enfants soldats.

Le M23 recrute des jeunes
Le M23 recrute des enfants

Impacts de la suspension de l’assistance militaire

Cette assistance militaire américaine dont le pays des mille collines devra désormais apprendre à se passer pourrait avoir plusieurs impacts : Sans cette assistance, le Rwanda pourrait rencontrer des difficultés pour faire face aux défis sécuritaires auxquels il est confronté. Mais, il n’y a pas que cela, l’image que le pays véhicule à international en prendra un coup. Par ailleurs cette exclusion pourrait également avoir un impact sur ses relations avec d’autres pays, notamment dans le domaine de la coopération militaire et de la sécurité.

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Il faut savoir que l’assistance militaire des États-Unis est une ressource précieuse qui contribue à renforcer les forces armées rwandaises et à moderniser leur équipement.

La suspension de l’assistance militaire américaine au Rwanda pourrait aussi créer des tensions entre les deux pays et affecter leur coopération dans d’autres domaines. Il est important de noter que ces impacts dépendent de nombreux facteurs, y compris la durée de la suspension et la réaction du Rwanda à cette décision.

Une pilule difficile à avaler

Le pays de mille collines a critiqué la décision américaine, et l’armée rwandaise a déclaré : « il est surprenant que le Rwanda soit tenu responsable de questions qui ne sont ni sur son territoire ni dans ses pratiques ». Le Rwanda a également rejeté les accusations de soutien au M23. Il a plutôt affirmé que le gouvernement congolais incite à la violence contre la population minoritaire Banyamulenge et travaille avec le groupe rebelle appelé les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda, qui défend l’idéologie génocidaire pro-Hutu. Lire aussi : Félix Tshisekedi toujours contre le M23 a martelé à New-York sa détermination à protéger la RDC des ambitions du Rwanda – Infocongo