Moise Katumbi et Christian Mwando à Moba

Depuis quatre ans que Joseph Kabila Kabange, un grand fils du Katanga, a décidé de céder pacifiquement le pouvoir en République démocratique du Congo, la communauté Katangaise est en proie à l’inquiétude et l’incertitude. En effet, il ne se passe pas un jour sans qu’un fils de cette province ne soit l’objet de menaces, harcèlement ou traitement discriminatoire.

Et avec le morcellement du Grand Katanga, la terre des enfants des mangeurs de cuivre est prise en otage, et ses fils progressivement réduits au silence. Les maigres ressources alimentaires sont pourtant partagées solidairement avec des compatriotes venus d’autres provinces, tandis que les mines, principales pourvoyeuses des recettes de l’Etat depuis des décennies, sont prises d’assaut par de nouveaux conquérants.

Inquiétude croissante

L’inquiétude est chaque jour plus grande, avec ces derniers mois les assassinats de jeunes valides, dont les corps sont découverts dans des sacs à Lubumbashi, pendant que les arrestations et chantages de toutes sortes sont exercés sur les leaders Katangais.

Dans une lettre ouverte adressée au Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, un fils du Katanga, Laurent Sakatolo, inquiet, énumère les faits qui étayent les appréhensions de toute la communauté :

Enlèvement et séquestration de l’ancien gouverneur de la province du Lualaba, Richard Muyej, pendant plus de deux ans à Kinshasa. Il fut même empêché de retourner travailler pour sa province, et finalement poussé à la démission de manière cavalière.

Richard Luyej
Richard Muyej, ancien gouverneur du Lualaba

Non loin du Lualaba, Zoé Kabila, ancien gouverneur de la province de Tanganyika, a connu un sort pratiquement identique : séquestré à Kinshasa, il a été démis de ses fonctions illégalement.

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Des faits troublants

Les faits évoqués dans la lettre de Laurent Sakatolo reprennent aussi des assassinats, dont ceux du général John Mulongo ; du colonel Kumwimba par empoisonnement, des Katangais dont on retrouve régulièrement des corps dans des sacs à Lubumbashi. Ou encore le massacre de plus de 45 jeunes Katangais de l’UNAFEC dont les corps ont été jetés dans la rivière Naviumba. Que dire de la récente tentative d’assassinat de Monseigneur Fulgence Muteba, archevêque de Lubumbashi ?

A côte de ces faits macabres, il y a aussi l’arrestation arbitraire du pasteur Ngoy Mulunda, la mise à l’écart des Katangais dans la gestion des grandes entreprises minières du Katanga et particulièrement la Sicomine, où le propre fils du président Félix Tshisekedi a été nommé Président du Conseil d’Administration (PCA).

Les Katangais sont aussi peinés d’assister impuissants à la prise en otage du poste frontalier de Kasumbalesa par un certain Cheesecake qui exerce tous les pouvoirs administratifs, douanier et politique sans qualité, mais avec la complicité des autorités du pays, dénonce Laurent Sakatolo.

Unité nationale menacée

L’étonnement de la communauté Katangaise grandit d’autant plus que certains de ses leaders tentent en vain de mettre en garde le garant de la nation, au moment où l’unité de la nation est lourdement menacée.

Christian Mwando à Kalemie Tanganyika
Christian Mwando à Kalemie Tanganyika

Lorsqu’au cours d’une tournée à Kalemie dans la provine du Tanganyika, l’honorable Christian Mwando Nsimba alerte sur le mécontentement d’un nombre croissant de jeunes vis-à-vis de ce qui apparait visiblement comme un plan pour écarter le candidat le plus représentatif du Grand Katanga à la présidentielle de décembre 2023, Moise Katumbi Chapwe, pour ne pas le citer, des personnes de la famille politique du Chef de l’Etat lèvent le ton pour proférer des menaces à l’encontre de l’ancien ministre d’Etat et ministre du Plan.

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Elles le traitent de sécessionniste, allant jusqu’à instrumentaliser des jeunes pour lui intenter un procès en justice ! Mais que lui reproche-t-on en réalité ? D’avoir cherché à attirer l’attention du Chef de l’Etat sur un danger qui se profile à l’horizon ?

Aujourd’hui, la communauté katangaise se demande « qui est le prochain qui sera réduit au silence ? »

Moise Katumbi candidat à la présidentielle 2023
Moise Katumbi candidat à la présidentielle 2023

Le traitement infligé aux quatre ténors de l’opposition et à Moise Katumbi, en réprimant violemment la marche pacifique qu’ils ont organisée le 20 mai dernier à Kinshasa, et l’interdiction faite au président d’Ensemble pour la République de se rendre au Kongo Central, n’augurent rien de bon pour les katangais.

Et apparemment, c’est à juste titre que le médias en ligne « Le Congo libéré » a révélé le plan d’arrestation des collaborateurs proches des leaders de l’opposition, pour museler totalement l’opposition et le peuple congolais, qui luttent pour libérer le pays d’une dictature féroce qui tente une nouvelle fois de brimer les congolais.

Comme pour attester cette alerte, ce mardi 30 mai, Salomon Kalonda, conseiller spécial de Moise Katumbi a été brutalement arrêté sur le tarmac de l’aéroport international de Ndjili par des éléments de la Garde Républicaine…

La dernière sortie d’Augustin Kabuya, Secrétaire général de l’UDPS, affirmant, toute honte bue, que « Moise Katumbi combat Félix Tshisekedi, pour ses origines, parce qu’il est Luba, et non parce qu’il gère mal le pays », ne laisse plus aucun doute sur le plan ourdi pour en finir avec les leaders Katangais. Lire aussi : URGENT : Conseiller spécial de Katumbi, Salomon Kalonda Della arrêté à l’aéroport de Ndjili – Infocongo