Conseil de sécurité des Nations-Unies

Une délégation du Conseil de sécurité de l’ONU se rend en RDC du 9 au 12 mars pour s’enquérir de la situation politique et sécuritaire. Elle sera dirigée conjointement par la France et le Gabon.

Dans la délégation, il y aura également des experts du Conseil, des équipes de soutien du Secrétariat général des Nations-Unies et du Secrétariat du Département de la sûreté et de la sécurité.

Cette mission fait suite au renouvellement du mandat de la MONUSCO, la mission de paix de l’ONU en RDC, qui vise à amorcer un désengagement progressif du pays. La MONUSCO, rappelons-le, est une mission des Nations-unies créée en 1999 pour observer le cessez-le-feu de Lusaka signé entre la RDC et cinq États de la région.

Rencontre avec les acteurs politiques et discussion sur le processus électoral

Durant leur séjour au Congo, il est prévu des séances de travail à Kinshasa et à Goma. Dans la capitale, ils échangeront notamment avec les acteurs politiques sur le processus électoral, les membres de la société civile, les présidents de deux chambres du parlement, le Premier ministre et le président Félix Tshisekedi. Au cœur des échanges, il y a aussi la montée en puissance du M23 soutenu par le Rwanda ainsi que la crise humanitaire.

Descente sur le terrain à Goma

La délégation arrivera à Goma, au Nord-Kivu, le 11 mars. Elle aura une séance de travail avec le gouverneur militaire Constant Ndima avant d’échanger avec la force de la MONUSCO. L’autre étape importante sera la réunion avec la force régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), les FARDC et les membres du Mécanisme de vérification ad hoc décidé par le processus de Luanda.

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Quid du désengagement ?

Casques bleus de la MONUSCO
Casques bleus de la MONUSCO

Le désengagement de l’ONU en RDC qui a débuté sous l’ancien président Joseph Kabila, se fait de manière prudente et étalée sur plusieurs années. Il s’agit de réduire progressivement le nombre de Casques bleus et de transférer les responsabilités aux autorités congolaises. La résolution du Conseil de sécurité prévoit aussi un renforcement du dialogue politique entre l’ONU et la RDC pour accompagner le processus de transition.

Réactions mitigées des autorités congolaises

Actuellement, les réactions des autorités congolaises au désengagement de l’ONU sont mitigées. D’un côté, le président Félix Tshisekedi a exprimé son souhait de voir la MONUSCO quitter le pays dans un délai raisonnable. De l’autre côté, des activistes congolaises ont appelé à ne pas retarder le plan de retrait des troupes onusiennes en RDC, tout en demandant une reconnaissance du rôle du Rwanda dans les conflits à l’Est du pays.

Echec de la MONUSCO au Congo

La mission de la MONUSCO au Congo est vue comme un cuisant échec, surtout aux yeux de la population locale. En effet, malgré des moyens colossaux, la mission onusienne, la plus importante dans le monde, n’a pas pu rétablir la paix en RDC à cause de plusieurs facteurs. Parmi eux, on peut citer : la complexité du conflit, qui implique de nombreux groupes armés locaux et étrangers, ainsi que des intérêts économiques et politiques divergents.

La base de la MONUSCO attaquée par la population à Goma
La base de la MONUSCO attaquée par la population à Goma

MONUSCO limitée ?

La MONUSCO a récemment déclaré son incapacité à combattre le M23, qui aurait des moyens plus conséquents. Cela a fait sauter au plafond des observateurs, au vu des moyens financiers, logistique et humains dont elle dispose, face à un groupe terroriste de quelques milliers de combattants, quand bien même soutenus par des pays voisins et des puissances financières internationales.

M23 à Mushaki
M23 à Mushaki

Les limites du mandat de la MONUSCO, qui ne lui permet pas d’agir de manière offensive contre les groupes armés sans le consentement du gouvernement congolais ; le manque de coopération et de confiance entre la MONUSCO et les autorités congolaises, qui ont parfois accusé la mission de soutenir les rebelles ou d’interférer dans les affaires internes du pays.

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Le bourbier congolais

Mais, il y a aussi les difficultés logistiques et sécuritaires pour opérer dans un vaste territoire avec des infrastructures déficientes et une population devenue en fin de compte hostile ou indifférente à la présence des casques bleus.

Pour rappel, il y a actuellement environ 17 000 casques bleus déployés en RDC. Cependant nombre a été réduit de 2 000 par rapport à l’année précédente dans le cadre du désengagement de l’ONU. Par ailleurs, depuis 1999, plus de 200 casques bleus ont perdu la vie au Congo. Lire aussi : L’ONU presse le M23 au respect du cessez-le-feu censé entrer en vigueur ce mardi