Professeur Tshibangu Kalala

Tshibangu Kalala, professeur des universités et chercheur en droit international public, a déclaré que la RDC n’a aucune portion de terre à devoir au Rwanda.

C’était lors d’un briefing coanimé avec le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, pour éclairer l’opinion sur la problématique des frontières telle que convenue dans les traités internationaux et autres, en ce moment où l’intégrité territoriale de la RDC est menacée par l’agression du Rwanda via les terroristes du M23.

Le professeur Tshibangu Kalala, a précisé que malgré les spéculations et autres discours tenus par certains officiels du régime de Paul Kagame, la RDC n’a aucune portion de terre à devoir au Rwanda.

La Conférence de Berlin 1885 n’avait pas abordé la question des frontières

« Je suis formel parce que je fais ce que Cheick Anta Diop nous conseillait nous les intellectuels africains disant que nous devons aller chercher la vérité directe au lieu de passer par des intermédiaires. J’ai voulu savoir ce qui se passait à Berlin ? J’ai lu les documents, on n’a pas abordé la question des frontières.

Les amis rwandais, le président nous a dit que ce sont nos frères et sœurs. Les amis rwandais qui tiennent ses propos, c’est par ignorance parce qu’à Berlin, on n’a pas du tout abordé les questions frontières. Vous pouvez lire les 38 articles du traité de Berlin, on ne parle pas et puis on ne pouvait pas partager, faire la frontière avec le Rwanda parce que personne ne connaissait le Rwanda à Berlin », a-t-il fait savoir devant la presse mercredi 1er mars.

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S’appuyant sur ses recherches reproduites dans son livre intitulé, « la RDC et ses 11 frontières Internationales », le professeur Tshibangu Kalala a indiqué qu’à l’époque l’Allemagne face à la Belgique avait tenu à l’intégrité territoriale et Royaume du Rwanda et qu’aucune partie du Rwanda ne se retrouvait du côté de la RDC.

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Le premier européen est arrivé au Rwanda 10 ans après la Conférence de Berlin de 1885

« Le premier européen est arrivé 10 ans après Berlin au Rwanda. Je demande à ce sujet aux amis Rwandais de consulter le document. Les Allemands étaient intransigeants, ne voulaient pas qu’on touche à l’intégrité territoriale du Royaume de Rwanda. Les documents sont là, les Belges ont écrit, les Allemands ont écrit pour déterminer où se trouvent les frontières historiques du Royaume du Rwanda.

Le roi du Rwanda Yuyi Musinga, qui était au pouvoir à l’époque, avait autorité jusqu’à tel endroit, et c’est au nom de ce principe là que nous avons récupéré l’île d’Idjwi où le Roi Yuyi Musinga n’avait aucune influence donc Idjwi ne faisait pas partie du Royaume du Rwanda et les Belges ont dit puisque c’est ça le principe nous récupérons Ile d’Idjwi donc le plus grand défenseur, acharné, c’était les Allemands pour protéger l’intégrité territoriale du Royaume du Rwanda et les frontières qui ont été tracées.

Ces frontières épousent justement des limites historiques du Royaume du Rwanda parce qu’on estimait que c’était un petit territoire, un très petit territoire donc s’il y a certains amis rwandais qui pensent qu’il y a de terres rwandaises au Congo, ils vont nous dire qu’il s’agit de quelle terre ? Parce que l’Allemagne a tout fait pour que tout ce qui appartient au Rwanda sur le plan territorial reste en Allemagne et les documents sont là », a-t-il expliqué dans sa communication.

Le Professeur Tshibangu Kalala et le Ministre Patrick Muyaya

Les Rwandais seront battus à plate couture sur la question des frontières

Il estime que si les Rwandais osent se pencher sur cette bataille axée sur la notion des frontières, ils seront battus à plate couture. La question de l’intangibilité des frontières héritée de la colonisation n’est pas à négocier mais s’applique à tout le monde.

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« Au mois d’août 1910, le ministre des affaires étrangères belge de l’époque Julien d’Avignon se présente devant le parlement Belge pour demander au Parlement Belge de ratifier la convention, votée la loi pour ratifier la convention que les deux pays l’Allemagne et la Belgique venaient de signer pour tracer cette frontière. Qu’est-ce que Julien d’Avignon dit devant le Parlement ?

On a défendu une thèse depuis l’État Indépendant du Congo mais c’était indéfendable, on devait respecter l’intégrité territoriale du Royaume du Rwanda et qu’on ne prend rien aucun morceau du territoire du Rwanda pour mettre dans le Congo et c’est sur cette base qu’on a conclu ce traité que le parlement Belge a ratifié donc nous nous sommes prêts sur le plan intellectuel et technique, si nos amis Rwandais soulevaient cette question je vous assure qu’ils vont déclencher une bataille intellectuelle, juridique et une bataille par laquelle ils seront battus à plate couture », a-t-il conclu.

L’ONU reconnait l’agression de la RDC par le Rwanda

L’intégrité de la RDC est de plus en plus menacée par l’expansion des rebelles du M23 et l’activisme des groupes armés locaux et étrangers. La RDC continue d’accuser le Rwanda de soutenir les rebelles du M23. L’appui du Rwanda aux rebelles du M23 est corroboré par des experts de l’ONU et plusieurs pays occidentaux, bien que Kigali s’en défende.

Plusieurs initiatives diplomatiques, infructueuses jusqu’à présent, ont été lancées, notamment par l’EAC, qui a créé une force régionale censée s’assurer du retrait du M23 des positions conquises depuis un an. Mais sur terrain, la situation ne s’améliore pas toujours, la rébellion poursuit son offensive. Lire aussi :