Denis Kadima

La Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) a prolongé de 20 jours l’opération d’enrôlement des électeurs dans la partie Ouest du pays. Le deadline initial n’a pas été respecté au motif que seul le tiers des électeurs a été enrôlé pour les élections prévues en décembre 2023.

Comment en serait-il autrement face au chaos qui se dessinait à l’horizon. Un seul homme à la base de ces ratés, dont des pannes des machines en cascade : Denis Kadima.

La révélation a été faite la semaine dernière par notre confrère Forum des As basé à Kinshasa. Informations confirmées par nos limiers : Le Président de la CENI a simplement caporalisé toute cette institution d’appui à la démocratie, mettant ainsi les autres membres du Bureau et ceux de la plénière dans l’incapacité d’exercer leurs fonctions légales.

Un opérateur de la CENI se “bat” avec le kit d’identification pour enrôler un électeur

L’homme a créé des structures parallèles faites des membres de son cabinet. 

Il y a un super conseiller de qui répondent les directions technique et les directions exécutives provinciales, il y a une conseillère financière qui s’est muée en questeure adjointe, et qui décide de toute sortie de fonds. Ce qui a entraîné l’indignation de Mme Patricia Nseya, la questeure de Ia CENI dans une lettre adressée au Président de la Centrale électorale. Face aux collègues hommes frileux qui n’osent rien dire, Madame Nseya n’y est pas allée par le dos de la cuillère.

Elle a dénoncé tous les maux qui rongent la CENI. Des agents interrogés par la presse parlent de 5 mousquetaires de la CENI, les hommes de main de Kadima, l’homme qui s’était pourtant battu comme un diable dans un bénitier pour occuper ce poste.

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Seul maître à bord…

A ceux qui doutaient de sa bonne foi et de sa loyauté avant sa désignation à la tête de la CENI, Kadima n’avait de cesse de dire : « Qu’on me juge aux actes ! » A quelques mois des élections, on se rend compte que les actes posés en interne par Monsieur Kadima rognent le peu de crédibilité qu’il avait dès le départ.

Le climat est malsain au sein de l’institution. A la base, la question des marchés juteux. Le projet Miru, du nom de l’entreprise qui a fourni les kits électoraux, a été géré dans une opacité qui laisse à désirer. Les membres du bureau, à force de ne pas être écoutés, ont fini par se résigner. Même le bouillant Didi Manara, autrefois connu pour sa verve oratoire au Parlement, ne sait plus à quel saint se vouer.

La question est de savoir qui va maîtriser celui qui a l’allure d’un despote à la tête de la CENI.

Kadima fait tout de son gré. Jusqu’à quand celui qu’on a présenté comme un technocrate rompu formé dans des bonnes écoles abusera-t-il de la patience de ses collègues afin que l’ordre y revienne ? Lire aussi: Démarrage poussif de l’opération d’identification et enrôlement des électeurs