Le Président Félix Tshisekedi a prononcé samedi 10 décembre 2022, son discours annuel sur l’état de la nation, devant les deux chambres du Parlement réunies en congrès.
Le Président de la République a rendu compte des progrès enregistrés dans la réalisation de ses engagements contenus dans le Programme d’Action du Gouvernement 2021-2023, dont l’objectif ultime est de concourir à l’avènement d’un État fort, prospère et solidaire autour des axes prioritaires y déclinés entre autres :
la restauration de la paix et de la sécurité, le renforcement de l’autorité de l’État, la relance de l’économie nationale, l’assainissement de la gestion des finances publiques, la lutte contre la corruption sous toutes ses formes, la protection de l’environnement, l’amélioration qualitative des conditions de vie des populations, la Couverture Santé Universelle, la mise en œuvre de la gratuité de l’enseignement de base, l’autonomisation de la femme ainsi que la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes. Sa mise en œuvre suit son cours normal et a déjà enregistré certaines avancées significatives, notamment la validation de la stratégie nationale, la nomination et installation des coordinations provinciales du Nord-Kivu, du Sud- Kivu et de l’Ituri et la démobilisation de 1470 hommes et 43 femmes dont la formation-emploi est en phase de démarrage.
A propos justement de la formation-emploi, le Service National s’offre aujourd’hui comme une alternative, un outil adéquat d’encadrement et de prise en charge de la jeunesse désœuvrée face à la menace de dégradation des valeurs morales, civiques et patriotiques.
Il a donc résolu à redynamiser ce service qui a pour mission d’éduquer, d’encadrer et de mobiliser les jeunes congolais aux actions civiques et patriotiques en vue de matérialiser la reconstruction de notre pays.
Encadrement et insertion sociale
Félix Tshisekedi confirme le nombre de 4500 jeunes communément appelés « Kuluna, Segue ou Vagabond » venus des provinces de Kinshasa, du Kongo Central, du Kasaï Oriental, du Kwango, du Haut-Lomami, du Haut-Katanga et de Lualaba au Centre de Formation de Kaniama-Kasese en vue de leur encadrement et réinsertion sociale. Ces derniers bénéficient d’une formation paramilitaire et un encadrement civique et patriotique en vue d’une professionnalisation
La situation sécuritaire
Parlant de la situation sécuritaire, le Chef de l’État a dénoncé les velléités expansionnistes du Rwanda en l’accusant de mener une agression lâche de la RDC sous couvert du M23. Le nouveau Programme de Désarmement, de Démobilisation, Réinsertion communautaire et stabilisation (P-DDRCS), se distingue des autres par son approche de réinsertion axée sur le relèvement communautaire. La réinsertion des ex-combattants se fait dans une logique d’intégration sociale au sein des communautés et non au sein des FARDC.
Les élections en 2023
Abordant la situation de la CENI, il a lancé un appel pressant et patriotique à toutes les filles et à tous les fils de notre pays, répondant aux exigences légales et civiques, de se mobiliser et de se faire enrôler massivement selon le chronogramme établi par la CENI, condition d’exercice de leur droit de vote.
Face aux multiples enjeux qu’occasionne le processus électoral en cours, le Chef de l’État a instruit le Gouvernement à accompagner la Commission Électorale Nationale Indépendante et à ne ménager aucun effort relatif à la mise à sa disposition des ressources nécessaires à la réussite de ses opérations.
A ce propos, il est fier de confirmer que le Gouvernement congolais, tout en restant ouvert à l’accompagnement de nos partenaires techniques et financiers, financé à 100 % le budget du cycle électoral en cours suivant le plan de décaissement convenu avec la CENI.
Sécurité et élections
Le Président de la République a, dans ce même d’idées, misé sur la sécurité pour que les élections voulues de tous ne peuvent se tenir aisément que dans un climat de paix sociale et de pacification des esprits. Or, on constate depuis peu, l’apparition de conflits intercommunautaires dans certaines de nos provinces.
Il énumère les provinces où il y a de troubles. La province du Haut-Katanga où la cohabitation entre communautés katangaise et kasaïenne posait un problème, le Mai-Ndombe, est à ce jour en proie à une vive tension entre les communautés Teke et Yaka.
Les violences qui en découlent ne sont plus circonscrites dans le seul territoire de Kwamouth. Elles s’étendent vers d’autres zones des provinces du Kwilu, du Kwango ou même dans la périphérie de Kinshasa où sont installés des membres des deux communautés Yaka et Teke.
Dans les provinces du Haut et du Bas-Uélé, la migration pastorale des Mbororo constitue un autre facteur de crise et de perturbation sociale, allant jusqu’à laisser courir le risque d’une éventuelle implosion. Le Kongo Central, n’est pas non plus en reste. Les habitants de tout un village ont été déguerpis de leur terres à la suite d’un conflit foncier. Au Kasaï Oriental, différents conflits de pouvoirs coutumiers sont signalés. C’est le cas, notamment, du conflit opposant les groupements de Bakwa Bowa et de Bena Kabindi, secteur de Nsangu en territoire de Katanda.
Gel Boumbe