Steve Wembi, correspondant New York Times

Le journaliste congolais Steve Wembi est introuvable à Kinshasa, depuis lundi 24 octobre. Ce collaborateur du New York Times, a été visé par « une rafle (menée) par des agents présentés comme appartenant à l’Agence nationale des renseignements (ANR) », selon un communiqué de presse de l’Association des correspondants de la presse internationale en République démocratique du Congo (ACPI).

L’association des correspondants a fait part mardi de « ses vives préoccupations » après l’arrestation la veille au soir à Kinshasa de son membre Steve Wembi, « porté disparu » depuis lors.

Il « a été inquiété dans un hôtel du centre-ville, mais reste introuvable jusqu’à présent », ajoute l’association.

Un reporter a par ailleurs indiqué à l’AFP sous couvert d’anonymat avoir vu Steve Wembi être embarqué devant cet hôtel dans une jeep blanche par les hommes qui l’ont interpellé.

L’ANR à la manoeuvre

L’ACPI ajoute qu’un autre de ses membres, le journaliste Pascal Mulegwa, correspondant à Kinshasa de Radio France Internationale (RFI), « venu pour s’enquérir de la situation de son confrère, a été interpellé brutalement devant l’hôtel et dépossédé de ses effets personnels ».

Ses effets lui ont été restitués « après plus de deux heures de détention dans des conditions inhumaines dans les locaux de l’ANR », ajoute le communiqué. « Une somme importante lui a cependant été soutirée par des agents de l’ANR », poursuit l’ACPI.

L’Association des correspondants de la presse internationale « condamne ces actes abusifs envers ses membres et exige des autorités compétentes des enquêtes appropriées afin de localiser » Steve Wembi. Dans son communiqué, elle dit rester « préoccupée par des menaces et autres pressions exercées sur les correspondants de la presse internationale depuis des mois ».

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Aucune indication n’est donnée sur le motif possible de l’interpellation du journaliste.

La situation est actuellement tendue dans l’est de la RDC, en proie aux violences de groupes armés depuis près de 30 ans, où la résurgence de la rébellion du M23 a provoqué un regain de tension avec le Rwanda voisin. Kinshasa accuse Kigali de soutenir cette rébellion, ce que Kigali dément.

Dans son briefing hebdomadaire, lundi, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a notamment appelé la presse à « tenir le front médiatique » et à « éviter de faire le jeu de l’ennemi ».

La RDC occupe la 125e place (sur 180) au dernier classement mondial de la liberté de la presse établi par l’organisation de défense des journalistes Reporters sans frontières (RSF).

Avec l’AFP