Le Roi Philippe de Belgique, la Reine Mathilde et le délégation sont arrivés à Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu. A l’aéroport de Kavumu où ils ont atterri, ils ont été accueillis par le gouverneur de province Théo Ngwabidje Kasi, quelques membres du gouvernement provincial, certains ministres déployés au Sud-Kivu dont Aimé Boji Sangara, Amato Bayubasire et tant d’autres, conduits par le Premier ministre Sama Lukonde Kyenge.
Denis Mukwege à l’affût
Au Sud-Kivu, le couple Royal a eu un entretien avec le Prix Nobel de la paix Denis Mukwege à Panzi, et un face à face avec les Belges vivant au Sud-Kivu.
Profitant de l’occasion, le docteur Denis Mukwege a lancé un plaidoyer au sujet de l’activation du M23 dans les territoires du Nyiragongo et de Rutshuru (Nord-Kivu). Le Prix Nobel de la paix n’y est pas allé par quatre chemins, pour lui, il s’agit d’une nouvelle agression du Rwanda. « Aujourd’hui, le Congo est en train de saigner. C’est peut-être même plus que l’hémorragie du passé. Si vous laissez cette hémorragie continuer vous allez vous occuper des cicatrices. Le Congo ne sera plus là après », a-t-il dit lors d’une conférence de presse en marge de l’arrivée du couple royal belge à Bukavu (Sud-Kivu), ce dimanche 12 juin 2022.
Porter la cause congolaise
Il espère que Philippe et Mathilde de Belgique ainsi que leur délégation pourront porter la cause congolaise.
« Ils ont visité Kinshasa, le siège de nos institutions politiques. Ils sont allés à Lubumbashi, la capitale économique. Ici, ils vont entrer en contact avec le peuple, un peuple meurtri. Ils vont toucher la souffrance de la femme congolaise. C’est important pour moi. C’est une expression de l’humanisme et cet humanisme doit aller plus loin. Je pense qu’ils sauront transmettre à la population belge et européenne la souffrance de la femme congolaise. Si un président a arrêté en 2012 le M23, l’Europe peut également le faire aujourd’hui aussi. C’est un manque de volonté politique », a-t-il dit.
Toutefois, le prix Nobel se montre optimiste : « Nous espérons que cette volonté politique peut se créer à travers cette visite ».
Denis Mukwege a une nouvelle fois évoqué le rapport mapping dont il est un fervent défenseur. Ce document décrit les violations les plus graves des droits humains et de droit international humanitaire commises en RDC entre 1993 et 2003. Au moins, 617 incidents graves ont été répertoriés par ces experts des Nations unies. Il s’agit des massacres, des violences sexuelles et des attaques contre les enfants. Il a également loué la force et la résilience de la population congolaise meurtrie depuis environ trois décennies suite aux diverses violences armées. Lire aussi: RDC : le roi Philippe prête au musée national congolais un masque… congolais !