EAC : Tshisekedi, Kagame et Museveni attendus à Nairobi pour parler sécurité de la sous-région et M23

Félix Tshisekedi et ses homologues Yoweri Museveni de l’Ouganda et Paul Kagame du Rwanda, sont attendus à Nairobi, capitale Kenyane, ce mercredi soir, où ils participeront à une réunion de haut niveau de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC).

La réunion traitera essentiellement de la sécurité. La question du M23 sera au centre des échanges en bilatéral et en plénière entre les chefs d’Etat.

Depuis quelques temps, le climat n’est plus aux mamours entre Kinshasa et Kigali, Kinshasa soupçonne Kigali d’armer le M23, ce que dément le Rwanda. L’ambassadeur rwandais Vincent Karega a d’ailleurs été convoqué le mois dernier par le vice-premier ministre, ministre des affaires étrangères Christophe Lutundula à ce propos.

Le Chef de l’Etat congolais fait le déplacement avec plusieurs membres des services de sécurité de la RDC.

Sur le terrain, à l’est de la RDC, les combats entre FARDC et M23 entre octobre 2021 et avril 2022 ont fait déplacer plusieurs dizaines de milliers de congolais. Certains se sont même réfugiés en Ouganda voisin. La MONUSCO a d’ailleurs perdu des casques bleus et un hélicoptère dans ce contexte.

Félix Tshisekedi espère que l’adhésion de la RDC à l’EAC constitue une opportunité à la fois pour renforcer la paix et la sécurité dans la sous-région et particulièrement dans l’Est de la RDC. Il l’a encore répété au cours de la réunion du conseil des ministres du vendredi 15 avril.

« Pour être conforme à la Constitution, l’aboutissement de ce processus d’adhésion passera par la ratification des Textes régissant la Communauté d’Afrique de l’Est.

Vu l’intérêt et les enjeux que cette adhésion représente pour la République Démocratique du Congo, le Président de la République a exhorté les institutions concernées par le processus de ratification, à faire diligence pour que notre pays se mette au pas », disait le dernier compte-rendu du conseil des ministres.

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Pas de statut spécial pour le M23

Le sénateur Célestin Vunabandi a interpellé le gouvernement sur la gestion du cas des combattants du M23 très actifs ces dernières semaines dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu), à travers une motion d’information lors de la plénière de jeudi dernier.

Célestin Vunabandi a souligné que cette rébellion ne devrait pas bénéficier d’un traitement spécial de la part du gouvernement comparativement à d’autres groupes armés.

 « Nous apprenons qu’il y aurait des négociations qui seraient envisagées avec les rebelles du M23. Sans remettre en cause les vertus du dialogue, nous aimerions attirer l’attention des autorités gouvernementales sur les risques que cela représenterait pour la paix dans la partie Est du pays de traiter la question du M23 de manière exclusive et spéciale sans tenir compte de toute la problématique de la présence des groupes armés dans la région », a fait savoir Célestin Vunabandi.

Pour cet élu du Nord-Kivu, « il faut une solution globale à cette question ». « Le M23 ne devrait pas bénéficier d’un statut spécial qui le différencie des autres groupes armés locaux qui écument le Nord-Kivu. Nous voulons la paix mais une paix globale et définitive au prix de la justice et de l’équité », a-t-il ajouté.

Les affrontements entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les rebelles du mouvement du 23 mars (M23) avaient repris ces dernières semaines dans le territoire de Rutshuru dans la province du Nord-Kivu.

Après un premier cessez-le-feu rompu par des combats, le M23 avait annoncé sa décision de se « retirer, une fois de plus, sur ses positions défensives d’avant le 6 avril 2022 ». Ce, pour, dit-il, « permettre la prise en charge de ses préoccupations à travers un dialogue franc et fructueux avec le gouvernement ».

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« Seul le dialogue vaut » souligne son porte-parole. Ce mouvement rebelle dit qu’il n’a jamais eu l’intention de faire des conquêtes des espaces pour les administrer.

Pour rappel, EAC, est une organisation sous régionale qui regroupe sept pays dont le Burundi, le Kenya, l’Ouganda, le Rwanda, le Soudan du Sud, la Tanzanie, et la RDC qui vient d’y faire officiellement son entrée cette année. Lire aussi: Nairobi : Le président Félix Tshisekedi a signé l’adhésion de la RDC à l’EAC