Hydrocarbures : pas de pénurie, mais les prix vont augmenter

Il n’y aura pas de pénurie des carburants à Kinshasa, ont dit unanimement et à haute voix les participants à la réunion d’urgence qui a réuni hier lundi matin autour du ministre des Hydrocarbures Didier Bidimbu, les importateurs pétroliers et les autres intervenants du secteur.

Didier Budimbu, ministre des Hydrocarbures

Depuis samedi dernier, la capitale vit pratiquement au ralenti, avec un rationnement drastique des carburants dans les stations-services de la ville, accompagné de longues files d’attente devant les points de vente. Prendre un taxi ou un autre moyen de transport collectif est ainsi devenu un véritable parcours du combattant pour les kinois.

Discours officiels peu rassurants

Du coup, le discours rassurant des officiels sur un approvisionnement régulier du marché, détonne quelque peu sur la réalité du terrain. A la réunion du lundi, le Directeur général de ENGEN, comme pour conforter la thèse officielle, a même annoncé l’accostage au port pétrolier de Ango-Ango, d’un tanker avec 25.000 m3 de carburant.

Mais toutes ces annonces ne parviennent pas à occulter les inquiétudes dans l’opinion, et dans les milieux des spécialistes du secteur qui, au contraire, s’attendent à des jours sombres dans les semaines à venir, en ce qui concerne l’approvisionnement de la partie ouest en carburants.

Depuis bientôt deux ans, le prix moyen-frontière en vigueur dans le secteur pétrolier est resté fixé à 35 dollars le baril. Un prix qui ne reflète plus la réalité du marché aujourd’hui, avec un baril à plus de 100 dollars US le baril. En dehors des subventions du secteur pétrolier par le trésor public, le Gouvernement a aussi accumulé des manques à gagner auprès des importateurs pétroliers. Une situation devenue intenable pour les finances publiques aujourd’hui.

Futs de carburants

Importateurs désemparés

De leur côté, les importateurs ne savent plus renouveler leurs stocks, et exigent la vérité des prix par une refonte de la structure des prix, pour l’adapter à la réalité du marché.

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Ce qui s’est passé à la réunion de lundi, est donc considéré comme un jeu de poker-menteur entre le Gouvernement et les importateurs, alors que le fond du problème reste entier. Pour preuve, la reprise des ventes aux stations-services promise par le ministre pour ce mardi, n’a pas eu lieu. La solution passe donc par une hausse des prix à la pompe dans les jours et semaines qui viennent, une hausse qui selon les spécialistes du secteur, pourrait avoisiner, voire dépasser les 50% du prix actuel du litre à la pompe. Lire aussi: RDC/Transports : Kinshasa se réveille ce lundi sans carburants

Lolo Luasu B.