Congo Airways bat de l’aile. La Compagnie aérienne nationale est en passe de brûler ses ailes et de disparaître du ciel congolais à très brève échéance, victime de l’incurie politique et des décisions de gestion mal pensées et mises en œuvre par des mauvais gestionnaires.
Mercredi 16 mars dernier, la société Kenya Airways a annoncé le retrait immédiat de ses deux aéronefs prêtés en leasing à Congo Airways. Ce retrait sonne comme un coup de glas pour la compagnie nationale qui se retrouve désormais avec un seul aéronef pour desservir le vaste territoire de la RDC.
Cette décision de la Compagnie kényane est aussi un véritable drame pour des centaines de passagers de Congo Airways, qui se retrouvent en plan dans de nombreuses villes du pays, dans une totale incertitude quant à leur retour.
Trois mois d’arriérés de salaires, cumul de dettes et gestion calamiteuse
Il n’est plus un secret pour personne que Congo Airways se trouve aujourd’hui dans des sales draps, avec une ardoise sociale de près de 3 mois d’arriérés de salaires pour son personnel, des dettes-fournisseurs qui se sont accumulées notamment auprès des fournisseurs des carburants, en plus d’une gestion au lance-pierre de l’entreprise.
Dans un communiqué diffusé après la décision de Kenya Airways, la Direction de Congo Airways a tenté de rassurer que le retrait de deux avions (pour insolvabilité), « n’aura aucun impact sur la continuité de ses services », et dit attendre « le retour imminent de son aéronef Airbus A320 se trouvant au Maroc pour entretien ». Ce communiqué qui transpire le ton pathétique, n’a convaincu aucun spécialiste du secteur, et a même dû faire rire des vaches dans la vallée.
Victime des politiques erratiques du pouvoir
Congo Airways paie en fait le prix des politiques erratiques du pouvoir en place qui, sans études préalables et par pur populisme et démagogie politique, a imposé des baisses drastiques du coût des billets d’avions, sans rien changer aux charges fixes des compagnies aériennes nationales, notamment aux droits d’atterrissage exorbitants perçus par la RVA.
De plus, pour des raisons purement politiques, le régime en place a émasculé le comité de gestion de l’entreprise hérité du régime Kabila qui disposait d’une réelle maîtrise des paramètres de la société, au profit d’une nouvelle direction qui avait tout à apprendre. Conséquence : une envolée exponentielle des coûts d’exploitation, et une baisse drastique des recettes due entre autres, à un endettement accru de l’Etat.
Coma programmé
Congo Airways avait passé commande de 4 nouveaux aéronefs à la société brésilienne Embraer, mais attendant toujours la libération par l’Etat congolais son unique actionnaire, de 30 millions de dollars US pour les réceptionner.
A l’instar des autres entreprises du même secteur comme Transco ou la SCTP également en voie d’obsolescence, Congo Airways risque de se retrouver à court terme, en situation de coma prolongé. Lire aussi: RDC : le contrat de leasing entre Congo Airways et Kenya Airways tombe, la société kenyane récupère ses avions
Lolo Luasu B