La menace de pénurie des carburants est bien réelle dans la zone ouest du pays, en dépit du démenti fait le mercredi 16 mars dernier par le ministre des Hydrocarbures Didier Budimbu, a déclaré jeudi un opérateur du secteur pétrolier sous couvert d’anonymat.
Mercredi dernier, le ministre Didier Budimbu avait catégoriquement écarté toute perspective de pénurie dans la zone ouest du pays, au sortir d’une réunion avec des opérateurs du secteur dont Sep-Congo et SOCIR, affirmant avoir reçu des assurances sur la disponibilité des stocks suffisants chez les importateurs.
Une thèse battue en brèche par cet opérateur privé, qui a soutenu que face à la flambée des cours du baril sur le marché international qui a dépassé les 100 dollars US le baril à la suite de la crise russo-ukrainienne, les importateurs des produits pétroliers se retrouvent dans l’impossibilité de renouveler leurs stocks, en l’état actuel de la structure des prix.
Selon lui, les distributeurs à Kinshasa ont déjà commencé le rationnement de l’essence dans les stations-services, et la situation va aller s’aggravant dans les prochaines semaines, faute d’une politique attentiste du Gouvernement dans la perspective d’une modification de la structure des prix dans ce secteur.
Selon la même source, les stocks existants allégués par le ministre Budimbu, ne seraient que des produits pré-positionnés par les sociétés étrangères exportatrices, en attente d’être rachetés par les opérateurs congolais, qui hésitent encore à faire de nouvelles commandes dans l’état actuel du marché national.
Toujours selon lui, la situation pourrait devenir la même dans la zone sud-est, notamment à Lubumbashi, où on note déjà une hausse du prix de l’essence à la pompe, qui est passé en quelques jours de 2.240FC à 3.000FC. Lire aussi: Hydrocarbures : une pénurie de carburants aux portes de la RDC