L’ancien ministre de l’EPST Willy Bakongo, a fait un retour remarqué ce mardi au Palais du peuple à l’ouverture de la session de mars. Cet élu du FCC, aujourd’hui passé avec armes et bagages à la nouvelle majorité de l’union sacrée, revient pourtant de loin.
Condamné en mars 2021 à trois ans de prison ferme pour « blanchiment d’argent », Willy Bakonga avait auparavant été extradé de Brazzaville au Congo, où il s’apprêtait à prendre un vol non-retour pour les États-Unis en compagnie de l’un de ses fils. L’intéressé était en même temps poursuivi pour un détournement présumé de plusieurs millions de dollars US destinés à asseoir la gratuité de l’enseignement de base, une affaire qui était déjà en instruction au niveau de la justice.
Prisonnier passe-muraille
Moins d’une année après son incarcération. Willy Bakonga verra son nom figurer en bonne place des bénéficiaires de la grâce présidentielle. Le tollé général que souleva cette relaxation expresse, poussa la ministre de la Justice et Garde des Sceaux Rose Mutombo, à exiger par lettre la réincarcération du De Cujus. Mais c’était comme essayer de ramasser l’eau d’une calebasse brisée. Quelques jours après avoir renoué avec la liberté, l’homme s’envola pour les États-Unis, non sans avoir auparavant fait savoir aux uns et aux autres, son nouveau coup de foudre pour l’union sacrée, la famille politique présidentielle.
Son apparition ce mardi dans la salle des Congrès du Palais du peuple a soulevé moults questionnements dans le chef de ses collègues députés, dont certains pensaient sans doute au miracle. Mais un chroniqueur de la place avait fait part dans la matinée, « d’un arrangement à l’amiable trouvé avec la famille biologique du Chef de l’Etat. »
De quoi taire les ardeurs de la justice ? Après tout, tout est possible dans un pays où les « combinazione » sont monnaies courantes. Lire aussi: RDC: Willy Bakonga, un prisonnier passe-muraille ?